Issu d’une famille calviniste de la petite noblesse, échappant de peu au massacre de la Saint-Barthélemy, il devint l’ami d’Henri de Navarre. Il avait douze ans et l’amitié entre les deux hommes dura jusqu’à la mort d’Henri qu’il suivit dans tous ses combats.
Doué pour les finances et le commerce, il négocia des contrats pour les chevaux de l'armée et les reliquats des villes gagnées par les Protestants qui firent sa fortune à laquelle s’ajouta l’héritage confortable de sa première femme, Anne de Courtenay.
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Navarre devenu Henri IV, la carrière de Sully prit un nouvel élan. Il accepta l’abjuration du roi, sans s’y soumettre lui-même, et, fin stratège, retrouva Charles de Guise pour négocier une nouvelle fois la pacification du royaume.
Nommé surintendant des Finances, il s’employa à remettre de l'ordre dans les comptes, qui en avaient bien besoin. Créant une Chambre de justice pour lutter contre les fraudes fiscales (1601), luttant contre les excès et les prodigalités, en peu de temps, il réussit rembourser les dettes colossales de la Couronne mais épargna suffisamment pour assumer en plus les dépenses des guerres.
Nommé Gouverneur de la Bastille en 1602, il y plaça une bonne partie du trésor royal qu'il avait ainsi récupérer.
« Labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée, les vraies mines et trésors du Pérou »…Fervent défenseur des paysans, il abolit les péages qui limitaient le commerce entre les différentes provinces, instaura la liberté du commerce des grains et les incita à produire pour exporter. Dans ce dessein, il interdit la saisie des outils de labour par le fisc et procura aux paysans des avantages fiscaux. Il interdit la dévastation des forêts et incita à l'extension des vignes.
Néanmoins, le grand miracle n’eut pas lieu, et, à la fin du règne d’Henri IV, la condition paysanne restait précaire.
On lui doit aussi de grandes voies de communication, notamment le canal de Briare reliant la Seine et la Loire comme, Grand maître de l'artillerie et surintendant des fortifications il fut l'origine de l'arsenal et de la fortification des frontières bien avant Vauban.
Sully, ministre de l'Economie et des Finances, de l'Agriculture, de l'Ecologie des Transports et de la Défense !
Sans rien soustraire au mérite de ce grand ministre, la vision idyllique de sa gestion ne doit pas faire oublier que l’avenir fut parfois engagé de manière imprévisible. La création de la paulette, en 1604, (de son instigateur, Charles Paulet), malgré une forte opposition, qui ajouta l’hérédité à la vénalité des offices, donna naissance à la grande magistrature, d’humeur très indépendante et rebelle jusqu’au spectaculaire coup de force de Maupeou en 1771. Lui qui avait espéré créer une caste de fidèles serviteurs de l’Etat tout en engrangeant des taxes !
Mais, remis au goût du jour au 18ème siècle par les physiocrates qui firent de lui le protecteur de l’agriculture et le proposèrent en modèle, jetant ainsi les bases d’une légende popularisée ensuite par les manuels scolaires, Sully reste dans la mémoire collective, le bon ministre, par excellence, d’un bon roi.
Duc et pair de France en 1606, il continua désespérément à lutter contre les prodigalités qu’inspiraient les dessous de jupons au roi.
Comme on ne fait d’omelettes sans casser des œufs, une bonne part de ses initiatives lui avait valut de solides rancunes. Son caractère autoritaire, irascible et obstiné aussi.
A la mort du roi, impopulaire, en désaccord avec la politique de Marie de Médicis qui lui préférait Richelieu, écarté des affaires publiques, il se démit de ses fonctions et vécut désormais loin de la cour, dans ses différentes seigneuries.
En échange de son titre de grand maître de l’artillerie et en récompense de son entremise auprès des huguenots lors des sièges de Montauban et de La Rochelle, il fut fait maréchal de France (1634).
Constatant avec amertume l’oubli dont il était victime, désespérant de revenir un jour au pouvoir, il écrivit ses Mémoires, les Œconomies royales, où il rappelait avec insistance, non sans travestir souvent la réalité des faits, l’amitié qui le liait au feu roi et la part qu’il avait prise à la restauration du royaume. Ainsi fut-il l’auteur d’une des entreprises de désinformation les plus audacieuses et les plus réussies de l’histoire...
Il mourut en son château de Villebon (Eure-et-Loir). Marquis de Nogent-le-Rotrou, il avait demandé à reposer dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu de cette ville. Sully étant protestant, cela était impossible. Avec l'accord des religieux, sa sépulture fut élevée dans la rotonde jouxtant l’église Notre-Dame. Son tombeau fut exécuté par Barthélémy Boudin en 1642. Il représente Sully dans son costume de cérémonie, couvert du manteau ducal. A ses côtés, sa seconde épouse, Rachel de Cochefilet († 1659).
Jetés dans une fosse du cimetière de Nogent lors de profanations en 1793, ses restes et ceux de sa femme, furent exhumés en 1883 par le comte Eugène de Béthune et transférés au château de Sully-sur-Loire (Loiret). Orné des moulages du tombeau de Nogent, le mausolée fut inauguré en 1934. Reléguée au rang de vulgaire cénotaphe, Nogent n'apprécia guère, et une querelle de clochers entre érudits locaux alimenta un bon moment la presse régionale.
Tombeau de Nogent-le Rotrou :
SULLY Maximilien de Béthune, duc de(1559 – 22 décembre 1641)
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