De nos jours, on a bien du mal à réaliser qu’un militaire puisse être l’objet de tant d’éloges et de funérailles dignes d’un souverain. Plus de guerre, plus de héros fédérateurs et la pompe nationale n’est plus ce qu’elle était. Mais en 1929, les choses étaient autrement. La Première Guerre mondiale était encore bien ancrée dans les mémoires et la reconnaissance du pays s’étalait aux pieds de ceux qui s’y étaient distingués et avaient permis la victoire.
Foch étaient de ceux-là. Malgré des échecs, il avait contribué de manière décisive à la victoire de la Marne et avait coordonné les efforts des armées françaises, britanniques et belges dans les opérations de « course à la mer ». Envoyé en Italie, il avait redressé la situation après le désastre de Caporetto (1917).
De retour en France, président du Conseil suprême de guerre interallié, il fit admettre l’idée d’un commandement unique. En 1918, nommé généralissime après la puissante offensive allemande (mars), la contre-offensive qu’il déclencha en Champagne (juillet), prélude à l’offensive générale, mena à la capitulation de l’Allemagne et à l’armistice du 11 novembre qu’il signa. Son bâton de maréchal entre les mains depuis le mois d’août, il n’avait plus laissé une minute de répit à l’ennemi.
Elevé également à la dignité de maréchal en Grande-Bretagne, la Pologne lui déclara lui devoir son existence. Tout n’était pas sans reproches, mais le résultat était là.
Durant le traité de paix, la France ayant supporté le poids principal de la guerre, Foch pensait que les négociateurs français devaient parler plus haut. Vite en désaccord avec le pouvoir politique, notamment sur le statut militaire de l’Allemagne et la question de la frontière du Rhin, ses conseils ne furent pas suivis. Conscient de l’iniquité du traité, il dira : « Ce n'est pas une paix, c'est un armistice de vingt ans ». Il en dura dix.
Se refusant à toute polémique, élu, en 1918, à l’Académie française et à l’Académie des Sciences, il devint président du Conseil supérieur de la guerre. Il mourut à l'hôtel de Noirmoutier (138 rue de Grenelle à Paris) qui lui avait été affecté.