Corse né dans une famille de bergers très pauvres, il tenta de se sortir de la misère et des drames familiaux inhérents à cette condition en s’engageant dans l’armée à l’âge de seize ans.
Seul et sans ressource après la chute de l’Empire, il connut plusieurs années de prison. Puis, profitant de la loi d’amnistie de 1830, accordée par Louis-Philippe, qui réhabilitait les anciens prisonniers politiques condamnés sous la Restauration, il devint un des hommes de confiance du Préfet de Police, Baude. Mais au départ de ce dernier, de moins en moins sollicité, Fieschi, rageant de ne pas être reconnu à sa juste valeur, développa un sentiment de frustration accentué par une vie conjugale en échec.
Fréquentant les tripots, perdant de son emploi du moment pour détournement d’argent, accusé d’escroquerie et usage de faux, il se retrouva objet d’une procédure criminelle et se cacha. Et ce fut auprès de personnes qui projetaient alors un attentat contre Louis-Philippe qu’il trouva de l’aide. Il s’appelait Pierre Morey, était membre de la Société des Droits de l’Homme, organisation républicaine interdite à la fin de l’année 1833. Il accepta d’abriter Fieschi qui rencontra Théodore Pépin, également républicain.
Bien davantage révolté contre sa propre condition que contre la société et le régime établi, Fieschi, homme d’action, les aida alors à concevoir la fameuse « machine infernale » faite de vingt-cinq canons de fusils juxtaposés.