C’est ainsi que sous sa plume naquirent des personnages souvent au-dessous du médiocre nantis de noms provoquant déjà l’hilarité.
Les dialogues tenant une place prépondérante dans ses romans, il put les convertir sans peine en pièces de théâtre, carrière d’écriture qu’il débuta en 1891, délaissant peu à peu son activité de journaliste et de chroniqueur qu’il abandonna définitivement en 1896.
Petit homme sec, ronchonnant et rouspétant, Courteline prêta à ses « héros » de vaudeville une partie de son caractère. Grincheux, tenaces et lunatiques, il les façonna avec une truculence sans que tous ces types d’humanité ne soient emprunts de méchanceté.
Si loin qu’il aille dans la charge, il se garda bien de perdre de vue la réalité quotidienne qui lui assura toujours le suffrage du public.
Il bâtit son œuvre dans « l’extravagance à grands traits de vérité : un jet de cocasserie qui vient du fond de l’homme » où magistrats, petits-bourgeois, militaires et ronds-de-cuir servent une comédie humaine à la portée de tous dans un style verveux, simple et rapide aux solides articulations.
Boubouroche (1892) entra au répertoire de la Comédie-Française en 1910, et notre auteur, qui renonça à écrire à cinquante-quatre ans, fut élu à l'Académie Goncourt en 1926.
Comme un clin d’œil à son humour, Georges Courteline naquit le jour de sa mort, un 15 juin.
Il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise où, sur sa tombe, son épitaphe interpelle le visiteur : « J'étais né pour rester jeune et j'ai eu l'avantage de m'en apercevoir le jour où j'ai cessé de l'être. »