Réellement libéré de toute entrave à la mort du roi d’Angleterre, s’engageant auprès de Charles VII, proche de Yolande d’Aragon, il fut fait connétable en 1425 et n’hésita pas à s’attaquer à Pierre de Giac, favori du roi. Mais, fragilisé par la prudente politique bretonne de son frère envers les Français, il fut disgracié et dut se contenter de livrer des batailles de seconde zone.
Pendant ce temps, les Anglais accomplissaient d'inquiétants progrès et s’avançaient vers Orléans. N’y tenant plus et passant outre aux directives royales qui visaient à l'écarter des affaires, il décida de venir au secours de la ville avec une armée de Bretons. Apprenant au cours de sa chevauchée la levée du siège d'Orléans et la prise de Jargeau par l'armée française, la sienne rejoignit celle de Jeanne d’Arc non loin de Beaugency qui, avec Patay, compte parmi les grandes victoires des Français.
Malgré cela et l’insistance de Jeanne auprès de Charles VII, il fut écarté du sacre de ce dernier et reçut l'ordre de s'en retourner. Bien que poursuivi par la rancune royale, il resta à la cause française et s’en alla batailler en Normandie, contraignant les Anglais à diviser leurs forces. Ce ne fut qu’à la faveur de la disgrâce de son rival, La Trémoïlle, que cessa la sienne.
En 1440, il dut faire face à la Praguerie, révolte menée par les grands vassaux de France contre ses réformes militaires avant, une fois de plus, de faire preuve d’une véritable démonstration de sa force contre en Guyenne et en Gascogne (1442).
Cumulant les campagnes victorieuses, le connétable et ses Bretons s’illustrèrent en Île-de-France et en Normandie. Un véritable rouleau compresseur qui le mena jusqu’à la grande victoire finale de Formigny en 1450.
En 1457, un an avant sa mort, la disparition de son neveu, Pierre II de Bretagne, le fit duc de Bretagne.
Plus que l'âge, les fatigues de la guerre avaient usé le connétable. Il mourut au château de Nantes au lendemain de Noël 1458. Il fut inhumé au milieu du chœur de l'église du couvent des Chartreux de Nantes qu’il avait richement doté.
L’église n’étant pas encore achevée, elle fut consacrée qu’un an plus tard, sa dépouille fut déposée dans un caveau provisoire. Quand fut érigé son tombeau ? Sur commande de sa troisième épouse, Catherine de Luxembourg (1445/1446 – 1492 ?) qui l’y rejoignit, ou après le décès de celle-ci ce qui, dans ce dernier cas d’après certains, expliquerait le style étonnamment Renaissance du monument détruit à la Révolution ? Je n’ai pas trouvé d’informations plus précises.
Recueillis, ses ossements furent placés dans la crypte des évêques de la cathédrale. Après la Révolution, ils furent confiés à M. l'abbé Gély qui les déposa en 1802, une fois mis dans une boîte scellée, dans le caveau du petit cimetière de Saint-Jean, situé entre la Cathédrale et l'Evêché.
En 1817, avec la plus grande dignité, ils trouvaient leur place dans le mausolée de François II ce qu’indique la notice devant celui-ci.
Mais, une autre version met en doute cette assertion: le transfert dans la cathédrale ayant été fait dans la plus grande discrétion fut ignoré de beaucoup. Les années passant, entre ignorance et oubli, lorsqu'on trouva des ossements anonymes aux Chartreux, on crut avoir retrouvé le corps d'Arthur III. Ce seraient ces ossements que l'Abbé Gély fit enterrer au cimetière St Jean. Les mêmes qui furent transférés dans la cathédrale en 1817 et qui, en fait, appartiendraient à un moine chartreux anonyme.