Elle le fit enfermer dans un monastère d’où il s’enfuit pour prendre les armes.
Vainqueur de sa belle-mère et de Chilpéric II, roi de Neustrie où pour assurer sa domination, Charles installa partout où il le put ses amis et ses parents tout en utilisant à son profit les avantage de la vassalité, l’un des fondements de la société occidentale. Il profita de la crise de l’Eglise pour séculariser ses biens et remettre à ses vassaux, à titre précaire, des terres lui appartenant.
Petit à petit, grâce à ses guerriers et missionnaires, il put alors prendre pied dans les principautés périphériques et essayer de reprendre le contrôle de tout le royaume franc.
Dès 719, les Arabo-berbères avaient atteint le Languedoc actuel. En 721, Eudes, duc d’Aquitaine, avait bien réussi à les arrêter à Toulouse mais les razzia s’étaient alors déplacées vers l’est. Mais aux alentours de 732, la date est incertaine, incapable de les contenir, Eudes fit appel à Charles qui, venant de passer la Loire, menaçait ses possessions. Entre Tours et Poitiers, les armées de Charles stoppèrent la razzia. Magnifiée par les chroniqueurs de l’époque, autant musulmans que chrétiens, cette victoire pourtant facile et la mort d’Eudes permirent à Charles de prendre Bordeaux, d’intervenir dans la vallée du Rhône et en Provence et de soumettre les aristocrates indépendants.
Auréolé de sa gloire, maître incontesté du royaume réuni qu’il dota d’une solide réorganisation de l’armée, Charles se sentit assez fort pour ne pas désigner de successeur au roi Thierry IV († 737) qu’il avait placé sur le trône.
Il avait continué et achevé en l’agrandissant le dessein de son père. Intelligent et conscient des désordres que son couronnement pourrait engendrer, il ne se fit pas élire roi. Après un ultime souverain mérovingien officiel de pacotille, son fils, Pépin le Bref, franchira le pas en devenant le premier des Carolingiens.Tant de batailles pour s’imposer avaient épuisé le « guerrier invincible », le « Marteau » qui n’eut pas le temps de jouir de sa paix. Retiré dans sa villa de Verberie sur les bords de l’Oise, Charles s’éteignit après avoir réglé sa succession.
Ami des moines de la basilique Saint-Denis, à qui il avait confié l’éducation de Pépin le Bref, et malgré une réputation controversée vis-à-vis de l’Eglise, il obtint le privilège d’y être inhumé dans un imposant sarcophage en marbre.
En 1264, Louis IX, désireux d’affirmer la continuité dynastique entre les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens, fit rechercher les sépultures de seize souverains dont celle de Charles qui, à défaut d’être roi couronné, l’était de facto. Et c’est bien son œuvre décisive qui inaugura une nouvelle dynastie. D’ailleurs, Louis IX n’hésita pas à le faire représenter avec sceptre et couronne. D’une certaine façon, on peut considérer qu’il fut le premier Carolingien à être enseveli dans le cimetière des rois.
A la même époque, ses restes supposés furent déposés sous la croisée du nouveau transept.
De son tombeau du 13ème siècle, transporté au Musée des Monuments français à la Révolution, il reste le gisant dont l'emplacement n'est pas idéal pour la prise de photos...