Fils supposé de Childéric II (pas de preuve de filiation), il survécut au massacre de ses parents quarante ans plus tôt et relégué dans un monastère sous le nom de Daniel.
Choisi par les Neustriens à la place du fils de Dagobert III, contrairement à plusieurs de ses prédécesseurs, la mort du tout-puissant maire Pépin de Herstal lui laissait les coudées plus franches pour tenter de rétablir le pouvoir de la lignée mérovingienne et en finir avec l’hégémonie des Pippinides. Pour être plus précise, il fut surtout poussé à ce combat par Raganfred, le maire de son palais. Pour se faire, et afin de vaincre Charles Martel, fils de Pépin de Herstal et alors maire du palais d’Austrasie, il s’allia aux Frisons du duc Radbod. Mais Charles remporta les batailles d’Amblève (716) et de Vinchy (717). Cependant, Raganfred, n’en démordant pas, s’allia avec Eudes, duc d’Aquitaine qui, prit de panique devant les armées de Charles, regagna son Aquitaine avec Chilpéric.
Les royaumes de Neustrie et d’Austrasie rassemblés par Charles, ce dernier fit de Chilpéric le roi de tous les Francs. Malgré ses qualités évidentes, pour une fois que depuis des décennies l’opportunité se présentait de se libérer du joug pippinide, l’adversaire était d’envergure et rien ni personne ne pourra l’arrêter.
Soumis à l’autorité de Charles, roi en titre mais sans pouvoir, humilié, Chilpéric finit ses jours dans sa villa royale d’Attigny, non loin de Rethel, dans les Ardennes, où il mourut peut-être.
Scellé depuis longtemps le destin de la dynastie mérovingienne s'achevait. Incapables d'effacer les effets d'une pratique successorale néfaste, qui permit aux tendances particularistes de s'ériger en entités politiques nettement distinctes – Neustrie, Austrasie, Bourgogne et Aquitaine –, incapables de réunifier le royaume franc, les derniers descendants de Clovis Ier avaient cédé la réalité du pouvoir aux chefs de l'aristocratie, les maires du palais, jusqu'à ce que Pépin le Bref s'attribue leur couronne royale.
Oublié de tous, si l’on sait que Chilpéric II fut inhumé à Noyon, on ignore le lieu précis.
Néanmoins, après un inventaire, tous les édifices religieux répertoriés à Noyon, existants ou disparus, étant bien postérieurs à l’époque de sa mort, excepté le monastère Saint-Loup fondé par saint Eloi qui y était inhumé, le lieu de sa sépulture possible semble limité.