Soldat valeureux, chef intrépide, chargé de plusieurs missions en Espagne et au Portugal, c’est à lui que revint de procéder à l’enlèvement du duc d’Enghien à Ettenheim (Allemagne) (1804). Pourquoi lui ? Parce qu’il parlait allemand, à cause de sa témérité, …? La raison n’est pas vraiment connue. Quoiqu’il en soit, il s’acquitta de sa tâche avec zèle et efficacité. Officier ne connaissant que la discipline militaire, « Il avait cette indifférence pour l’avenir, cet oubli facile du passé, qui mettent un homme à l’abri des remords. » Il est vrai qu'il ne prit aucune part, directe ou indirecte, au jugement et à l’exécution de ce prince.
Commandant des Grenadiers de la Garde (1805), sous Bessières -et avec lesquels il chargea les Chevaliers-garde russes en soutien à Rapp à Austerlitz, où il fut grièvement blessé- il quitta le service actif en raison de ses infirmités. Napoléon Ier n’eut de cesse, alors, de vouloir rendre hommage à son courage et à ses vertus. Nommé sénateur (1806), créé comte d’Empire, puis nommé premier écuyer de l’Impératrice, il faut admettre que cette fonction ne mettait pas très à l'aise ce guerrier, cet homme de troupe, qui avait du mal à rivaliser avec les fringants habitués de la Cour.
Enfin, gouverneur du palais de Compiègne, il y mourut dans l’exercice de ses fonctions.
Le nom de ce cavalier émérite est gravé sur l’arc de triomphe de l'Etoile.
Cinq jours après son trépas, à l’issue de ses obsèques solennelles en l’église Saint-Thomas-d’Aquin de Paris, Michel Ordener fut mené au Panthéon. Une fois rendus les derniers éloges funèbres, il fut descendu dans le caveau où il repose toujours.
A cause de sa grande taille (plus de deux mètres), la légende voudrait qu’il reposât dans une crypte particulière perpendiculaire aux autres. Il n’en n'est rien. Son tombeau est simplement placé sous le soupirail aérant le caveau.