Leur mariage dura douze ans, jusqu’à ce qu’elle donnât la réplique à Pierre Fresnay, en 1931, dans une pièce de Guitry, Nono. Rapidement les deux partenaires tombèrent amoureux l'un de l'autre. S’en suivirent de célèbres et pénibles procédures de divorce qu'elle intenta à son mari.
Musicalement analphabète, elle chantait ce qu'on lui faisait entendre. Des cours de chants lui permirent de gagner des aigus, de corriger quelques défauts mais tout au long de sa vie, elle chanta comme on respire, naturellement. On a beaucoup parlé de sa voix irréelle, éthérée au legato inimitable, de cette "voix de rossignol" faite de battements d'éventails et de regards troublants.
Mais la belle était aussi célèbre pour son sale caractère, ses frasques de diva et les souffrances qu'elle eut le malin plaisir à faire endurer à Pierre Fresnay qu’elle a la réputation d’avoir persécuté sans doute aigrie par le talent de son compagnon qui finit par dépasser le sien.
Bien que chanteuse plutôt qu’actrice, elle tourna huit films avec Fresnay, sa meilleure prestation restant La Valse de Paris, film consacré à Offenbach. L'évolution de la carrière de son compagnon rejetant la sienne au second plan, elle se retira de la scène et des plateaux en 1959 pour se consacrer, avec Fresnay, à la direction du théâtre de la Michodière.
Pendant une quarantaine d'années, et malgré les infidélités de l’un et de l’autre, le couple, au théâtre comme à la ville, resta ensemble faisant tout pour protéger sa vie privée.
Yvonne mourut deux ans presque jour pour jour après son compagnon dont elle partage la tombe.