Sans aucune certitude, on suppose qu’il séjourna en Allemagne, mais l’ensemble de son activité musicale se déroula exclusivement à Rome où il bénéficia de la bienveillance de puissants protecteurs et mécènes comme la reine Christine de Suède, pour laquelle il composa des sonates et dirigea d’importantes formations instrumentales ; les cardinaux Benedetto Pamphilj (1653-1730) et Pietro Ottoboni (1667-1740), petit-neveu du pape régnant- lui permettant de mener une vie sans soucis financiers et de soigner son œuvre. Œuvre, à dire vrai, assez réduite en nombre de pièces. Entièrement destinée au violon et à l'orchestre à cordes, ce fut sa très grande qualité qui fit la réputation du compositeur.
Considéré comme l'initiateur de la technique moderne du violon, son style eut une importance « vitale » pour le développement du langage de cet instrument que reprirent nombre de ses élèves au point qu’il se dit que tous les violonistes compositeurs italiens du 18ème siècle portent du Corelli en eux. Ce rayonnement s’exerça largement au-delà des frontières italiennes suscitant l’admiration de Jean Sébastien Bach ou de François Couperin. Son style, avec la sobriété de son écriture et son refus de toute virtuosité inutile, a du reste été tellement imité par la suite, en Italie et ailleurs, qu’on mesure mal aujourd’hui à quel point son œuvre apportait un langage musical nouveau en cette fin de 17ème siècle et qu’il servit avec un talent unique.
Membre de l'Academia dell' Arcadia (1706), il se retira de la vie publique vers 1708 continuant à jouir de sa célébrité et de sa bonne fortune dont il fit profiter ses proches et les artistes qu’il protégeait à son tour.
A sa mort, il fut inhumé au Panthéon de Rome où la présence de sa tombe est indiquée par une simple plaque discrètement située à la gauche du monument.