Revendiquant sa grossièreté, au passage savamment calculée, mais selon lui, « sans jamais tomber dans la vulgarité », il donna très tôt un style nouveau et sarcastique par sa liberté d'expression, en s’attaquant notamment aux tabous, puis aux valeurs morales et politiques de la société contemporaine. Déjà très populaire, en 1975, sa parodie du jeu télévisé, Le Schmilblick, consacrait sa célébrité.
Présent sur tous les fronts, il se lança dans la radio où il anima sa propre émission sur Europe 1. Mais cela ne lui suffisait pas. Homme engagé, sous la bannière du "bleu-blanc-merde", l’idée lui vint de se présenter aux élections présidentielles de 1981 qu’il va bousculer à grands coups d'un franc parler bien aiguisé. Loin d’entrevoir les conséquences de sa candidature, regardée comme dangereuse par l’appareil politique, celui –ci broya Coluche, transformant la farce en cauchemar pour l’humoriste.
L’année suivante, son divorce et le suicide de son fidèle ami Patrick Dewaere le firent sombrer dans la dépression et les excès en tous genres. Désertant la scène médiatique, sans grande conviction, il réapparut sur grand écran.
D’acteur de second plan avec des comédies comme L’Aile ou la cuisse (1976), en compagnie de Louis de Funès, il était passé en tête d’affiche. Puis, il s’était fait réalisateur avec Vous n’aurez pas L’Alsace et la Lorraine (1977). Néanmoins, sa contribution au 7ème art était restée mince jusqu’à Tchao Pantin (1984), où il révéla un extraordinaire tempérament dramatique qui lui valut un César du meilleur acteur la même année. Le Coluche à la dérive refaisait surface.
S’il y avait bien une chose que ses démons n’avaient pas tuée, c’était sa générosité. Petit à petit, il retrouva l'envie de se battre pour de nouvelles causes. La lutte contre la précarité devint son combat de tous les jours et, au tout début de l'année 1986, il fonda Les Restos du cœur, probablement la seule de ses œuvres qu’il n’aurait pas souhaitée pérenne.
Alors qu’il s’apprêtait à remonter sur les planches pour un nouveau one-man show, la mort le faucha quand sa moto percuta un camion sur la route d’Opio, près de Grasse. « Enfoiré » de destin…