Avec une bande d’amis, autour de joyeuses agapes, il avait pour habitude de tester les portraits féroces qui allaient ravir un public ,acquis à ce surdoué.
Les scènes parisiennes les plus prestigieuses furent les témoins de son succès et de sa grande popularité sur laquelle il surfait autant au théâtre qu’à la télévision où, de novembre 1972 à juillet 1973, il anima sa première émission : Le Luron du dimanche. Son intense activité télévisuelle et théâtrale se poursuivit doublée de ses interventions à la radio : Les Parasites sur l'antenne (1978-1978), animée notamment avec Pierre Desproges, appartiennent aux morceaux d’anthologie de France Inter.
Parmi les grands moments qui marquèrent sa carrière, on ne peut oublier la parodie qu’il fit en direct, lors de l'émission Champs-Élysées (1984), de la chanson de Gilbert Bécaud, L’important c’est la rose, en chantant L'Emmerdant, c'est la rose – le symbole du Parti socialiste, au pouvoir depuis 1981. Et tout le public de reprendre le refrain…
Quelles que soient les raisons qui motivèrent cette farce, on ne peut passer sous silence, en 1985, son mariage en grande pompe « pour le meilleur et pour le rire » avec un Coluche déguisée en jeune mariée.
Mais derrière les paillettes, l’humour grinçant et le rire se dissimulait probablement une forme de solitude due à son homosexualité, alors objet de tous les tabous et qui ne s’avouait pas.
L’humoriste, chouchou de la France, ne mourut donc pas officiellement du Sida, mais d’un cancer des cordes vocales…
Thierry Le Luron repose dans la terre bretonne qui l’avait vu grandir. Il fut inhumé dans le cimetière de Notre-Dame-de-la-Clarté de Ploumanach où, sur cet horizon de sépultures en granit rose, sa tombe ne se distingue pas des autres.