Installé à Lyon, sa réputation de portraitiste s’affirmant mais ne pouvant se satisfaire de sa renommée locale, il partit pour Paris où, dès l’année suivante (1682), il remporta le premier prix de peinture de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Apprécié et conseillé par Charles Le Brun, il se perfectionna dans l’art du portrait. Profitant de l'extraordinaire engouement pour le portrait domestique en France dès le début du 18ème siècle, il se constitua rapidement une riche clientèle qui aimait particulièrement le côté réaliste de ses portraits auxquels il apportait une réelle ressemblance. Admis comme académicien par l’Académie royale (1700), où il devint professeur (1702), il démissionna de cette institution en 1735.
Au succès avait succédé la gloire et l’opulence qui l’accompagnait. Collectionneur avisé, doté du sens des affaires, il sut gérer sa fortune.
En 1694, il avait déjà réalisé un portrait de Louis XIV qui lui avait valut de peindre une impressionnante galerie de portraits de la famille royale dont le plus célèbre tableau du roi, Louis XIV en costume de sacre, montrant le souverain absolu dans toute sa puissance, qu’il signa en 1701. Être peint par Rigaud devint un honneur que l’aristocratie et les monarques étrangers, mais aussi toute la grande bourgeoisie s’arrachèrent. Néanmoins, dans sa collection, on compte également des personnages plus discrets : proches, amis, artistes ou simples commerçants.
Après la mort de Louis XIV, sa production ne fléchit pas. Peu de peintres eurent, autant que lui le suprême honneur de suivre la généalogie royale avec autant de fidélité