TISSIER Jean (1896 – 31 mars 1973)
Cimetière parisien de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)
► Acteur français
19 juillet 2017
A force de promener sa silhouette lymphatique et légèrement courbée dans son impressionnante filmographie, il gagna le surnom du « nonchalant qui passe » que servaient à merveille sa diction traînante et ses mimiques ennuyées. A la fois furtif et omniprésent, la mèche floue et la paupière lourde, il sut tirer avantage de l’affaissement ironique qui le caractérisait pour en faire sa marque de fabrique.
D’abord homme de théâtre, sa carrière débuta cinématographique débuta vraiment en 1935 dans Le Monde s’ennuie où il incarnait un parasite, rôle qu’il retrouva souvent. Bien que rarement en vedette, son talent s’accommodait de tout : gaffeur, naïf, banquier cupide, noble décadent, gangster affectueux, etc.
© MCP
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Mais, gare à son air bonasse car il pouvait aussi endosser le costume d’un dangereux criminel comme le prouve son plus célèbre personnage, l'illusionniste dans L’Assassin habite au 21 (1942) de Clouzot.
Très populaire et très demandé, on le voyait partout. S’il ne renouvelait guère son interprétation, il conserva néanmoins l’affection du public qui continua à chérir ce grand garçon à la veulerie sympathique semblant esquisser une perpétuelle valse lente.
Inquiété à la Libération pour son intense activité de comédien sous l’Occupation, malgré un non-lieu le lavant de tout soupçon de collaboration, le mal était fait. Son succès décrut et, à de très rares exceptions, on ne le proposa plus que de petits rôles dans des films moyens ou des navets avérés.
Il apparut pour la dernière fois à la télévision en 1971 dans La Visite de la vieille dame. Cette même année, il joua dans La Veuve Couderc de Granier-Deferre aux côtés de Simone Signoret. Sex-shop (1972) de Claude Berri fut son dernier tournage.
Peut-être plus cigale que fourmi, il finit ses jours dans le dénuement et fut pris en charge par l’association La Roue tourne, créée pour venir en aide aux acteurs dans le besoin, qui lui trouva une place dans une maison de retraite de Granville. Hémiplégique et dépressif, il mourut quatre mois plus tard.
Grâce à la Roue tourne, il fut inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen où il partage une tombe avec Mireille Balin.
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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