Le 14 janvier 1935, enchaînée à d’autres femmes, elle partit pour la terrible Centrale d'Haguenau en Alsace. Grâce à la foi qu’elle retrouva, sa conduite exemplaire, là comme à la maison d’arrêt de Rennes où elle fut transférée en 1940, plaida en sa faveur. En 1942, Philippe Pétain, poussé par l’Eglise catholique, réduisit sa peine à douze ans de travaux forcés à compter de la date de son incarcération. Libérée le 29 août 1945, en novembre, le général de Gaulle leva son interdiction de séjour de vingt ans sur le territoire français.
Totalement libre, exemple même du repentir sincère, réconciliée avec sa mère depuis l’aveu de son mensonge sur le soi-disant inceste, dotée d’une formation d’aide-comptable, elle épousa Pierre Coquelet (et non Garnier, comme on le voit partout !) en 1946, fils du greffier de la maison d'arrêt de Rennes. Germaine suivit le couple et leurs cinq enfants au gré de l’ouverture de leurs commerces. En 1957, ils achetèrent l'Hôtel de la Forêt, au lieu-dit « La Maison-brûlée » à La Bouille près de Rouen. Malheureusement, en 1961, son mari succomba des suites d’un accident de voiture.
Courageuse, elle continua à faire tourner l’affaire, à s’occuper des ses enfants et à veiller sur sa mère. Réhabilitée, le 13 mars 1963, Violette ne profita guère longtemps de cette décision qu’elle avait surtout souhaitée pour ses enfants qui, par ailleurs, ignoraient le passé de leur mère.
Atteinte d’un cancer et d’une décalcification des os, trop handicapée pour tenir un commerce, elle finit par s’installer avec sa famille dans un appartement au Petit-Quevilly où elle mourut en paix avec elle-même et les siens. Comme elle le lui avait fait promettre, sa fille, Michèle, brûla tous les documents relatifs à l’affaire enfermés dans une petite valise qu’elle n’ouvrit pas.
Violette fut inhumée au cimetière de Neuvy-sur-Loire, sa ville natale, où reposaient son père et son mari (1919-1961). Son nom n’apparaît pas sur la tombe. Germaine Hezard, épouse Nozière, les rejoignit en 1968.