Catholique pratiquant, il vota contre la loi sur les associations de 1901, pour la loi de séparation de l'Église et de l'État mais s'opposa à ses mesures les plus répressives.
Ministre des Colonies puis de la Guerre pour quelques jours, il démissionna du gouvernement en 1919. Représentant de la France à la SDN, président de la Caisse d'amortissement de 1926 à 1931, il participa avec son ami et compatriote lorrain Raymond Poincaré au redressement du franc. Elu président du Sénat en 1931, l’assassinat de Paul Doumer le porta à la présidence de la République en 1932. Après un premier septennat marqué par le Front populaire, il fut réélu le 5 avril 1939. Le 1er septembre la Seconde Guerre mondiale explosait en Europe.
En 1940, malgré la débâcle française, Lebrun, se refusant à signer un armistice, souhaitait un départ du gouvernement pour l’Afrique du Nord. Mais dépassé et contraint de se plier au courant majoritaire, il appela le maréchal Pétain à la présidence du Conseil qu’il mit vainement en garde contre l'influence néfaste de Pierre Laval. Malgré sa volonté de ne pas démissionner, le 10 juillet 1940, grâce à un coup d'Etat constitutionnel, Pétain réussit à l’écarter complètement du pouvoir et à s’en saisir en instaurant le Régime de Vichy.
Le président sans pouvoir et sans Etat se retira alors à Vizille chez son gendre, Jean Freysselinard. Placé en résidence surveillée par les Italiens en 1942, l’armistice signé en 1943 entre ces derniers et les Alliés changea la donne. Les Allemands allaient occuper la zone.
Sourd aux conseils des Italiens qui lui recommandaient de partir, il opposa aussi son refus à la Résistance qui lui proposait une exfiltration en Algérie.
Belle proie pour Adolf Hitler qui le fit enlever par la Gestapo fin août 1943 et envoyer au château d'Itter (Autriche) où il retrouva de nombreux hommes politiques également pris en otage. Mais devant son mauvais était de santé, dès le mois d’octobre, il fut autorisé à rentrer à Vizille en résidence surveillée.
N’ayant pas démissionné, son second septennat n’aurait dû finir qu’en 1946. Ses demandes de restauration dans ses fonctions à la Libération restèrent lettre morte. A la tête du "gouvernement provisoire " depuis juin 1944, le général de Gaulle reçut Albert Lebrun qui l’assura de son soutien.