Arrivés en plusieurs vagues de 1942 à 1945, les pilotes français furent au nombre de 99 (96 de chasse et 3 de liaison).
L'escadron participa aux batailles de Koursk et Königsberg, à la libération d’Orel, de Briansk, de Smolensk, de la Biélorussie et de la Lituanie. Il totalisa 5 240 missions, dont 869 combats, 273 victoires confirmées et 36 autres probables. Outre la démarche d’être volontaires pour renforcer l’armée aérienne soviétique, on comprend que sa notoriété soit considérable. Dans ses rangs ont également figuré 21 compagnons de la Libération.
Du Normandie au Normandie-Niemen.
Pour la part qu’il prit dans la bataille pour le franchissement du fleuve Niemen et la libération de la Lituanie, Staline signa un Prikaz décernant au Normandie le titre de Niemen (21 juillet 1944). Dorénavant, le régiment porta le nom de Normandie-Niemen.
Tous les pilotes furent honorés de plusieurs décorations et distinctions mais, pour leur nombre de victoires, quatre d’entre eux furent faits Héros de l'Union soviétique avec l'Ordre de Lénine, la plus haute distinction qui était en Union Soviétique : Marcel Albert : 23 victoires ; Jacques André :16 victoires ; Roland de La Poype : 16 victoires et Marcel Lefèvre :11 victoires.
Pilotes émérites ou pas, héros malgré eux de cette gigantesque boucherie, remplis de la fougue de leur jeunesse, leur moteur ne fut pas des considérations géostratégiques mais la détermination sans faille de combattre l’ennemi où qu’il soit et quels qu’en soient les risques. Rapidement, un véritable esprit de camaraderie s’établit entre les combattants russes et français. Symbole exceptionnel de l’amitié militaire des deux peuples, cette authentique fraternité put être vécue jusqu’à l’ultime sacrifice comme dans le cas de Maurice de Seynes.
Sur les 99 pilotes cités ci-après qui ont aujourd’hui tous disparu (le dernier, Gaël Taburet, en 2017), 43 moururent au combat, 11 lors d’un accident d’avion dans les années qui suivirent la guerre et 2 furent abattus lors d’un autre conflit : Indochine et Egypte. Seul un quart d’entre eux atteignit les années 1980 et plus.
De retour en France après la guerre, l’escadron fut ensuite affecté au Maroc sur la base de Rabat-Salé, puis à Saïgon pendant la guerre d'Indochine, avant de retourner en Afrique du Nord, en Algérie. Plusieurs pilotes du front de l’est l’accompagnèrent et demeurèrent en son sein, mais c’était déjà une autre histoire.
Même sommaires, les biographies des pilotes qui suivent auraient été trop conséquentes pour un simple article commémoratif. N’ont donc été repris dans cet article que les circonstances de leur mort, leurs activités après la guerre et leurs lieux de sépultures quand ils sont connus. Pour en savoir davantage sur chacun, de nombreuses informations sont trouvables sur Internet.
Des visages photographiés en pleine jeunesse, sourires volés d’un instantané ou prises de pause invitant à une extraordinaire épopée.