C’est dans l'une de ces chambres qu’il s’enferma après une soirée bien arrosée en demandant à ses gardes de se retirer ce qui n’était jamais arrivé. Quelques heures plus tard, inquiet de ne pas le voir réapparaître, le chef de sa garde personnelle défonça la porte et le trouva, gisant au sol, aphasique et paralysé, victime d’une hémorragie cérébrale alors qu’il souffrait d'athérosclérose depuis plusieurs années.
Plusieurs personnes dont sa fille, Svetlana, son fils, Vassili, Molotov et Beria vinrent à son chevet et assistèrent à son agonie. Probablement figés par la terreur qu’il inspirait , ils furent incapables de prendre la moindre décision durant des heures. Tous le haïssaient au point que, par la suite, se posa la question d’un éventuel empoissonnement par Beria qui en accusa Molotov… Mais, aucune preuve n’ai jamais venu étayer cette hypothèse.
Il resta quatre jours dans le coma avant d’expirer dans la nuit du 4 au 5 mars 1953. Ce n’est que le 6 que sa mort fut annoncée en ses termes : « Le cœur de Joseph Vissarionovitch Staline, compagnon d’armes de Lénine et génial continuateur de son œuvre, guide sagace et éducateur du Parti communiste et du peuple soviétique a cessé de battre »…
Et le peuple de sangloter. Il pleurait le mythe mais pas le vrai Staline qu’il ne connaissait d’ailleurs pas. Entre l’essor économique faisant de l’URSS une puissance mondiale et une propagande menée avec virtuosité, ce jour-là le peuple ne pensait pas au prix qu’il avait payé. Il ne pensait pas aux 20 millions de victimes que leur cher « petit père » venait de rejoindre.
Son corps momifié fut alors exposé dans la Maison des syndicats pour que le peuple puisse lui rendre un dernier hommage. Le 9 mars, une queue d’au moins dix kilomètres formée d’une population volontaire ou réquisitionnée attendait pour se recueillir devant la dépouille quand, tout à coup, l’ordre fut donné d’arrêter le défilé. Cet ordre provoqua une telle panique que plusieurs dizaines de personnes furent tuées, piétinées ou étouffées : les dernières victimes du tyran rouge.