Affichant une filmographie d’une quarantaine de longs métrages, on y cherchera vainement le chef-d’œuvre malgré quelques incontournables comme Papy fait de la Résistance (1983) où elle campe une inénarrable virtuose patriote. Mal employée au cinéma, à une époque où le comique féminin était loin d’être reconnu, c’est au théâtre qu’il fallait chercher la vraie Jacqueline Maillan, celle au talent sans pareil qui régna sur le théâtre de boulevard où sa fantaisie faisait merveille. Cet art de ne pas se prendre au sérieux et de s’inventer à chaque fois lui venait du cabaret dont elle avait aussi suivi la dure école. Avec son œil malin, sa voix blagueuse, son jeu dérisoire et franc, son génie de la caricature et de la loufoquerie elle osait tout, ce qui chez une femme n'était, alors, pas un exercice facile et demandait en plus beaucoup de tact. Son dynamisme emportait tout sur son passage et déclenchait l’enthousiasme. Néanmoins, malgré une carrière comique honorable, le triomphe n’était venu qu’en 1964 avec Croque-monsieur.
Elle régala également le public dans de nombreuses émissions de divertissements, notamment Les Grands Enfants (1967 -1970) qui réunissaient de grands humoristes devant exécuter des jeux ou improviser des sketches. Hilarité garantie qui participa à sa popularité.
En 1984, elle créa son spectacle J'ai deux mots à vous dire qui comprenait plusieurs chansons de son mari Michel Emer qui mourut la même année.
Elle fit sa dernière apparition sur scène dans le one-woman-show Pièce Montée, écrit par Pierre Palmade, qu’elle joua de décembre 1991 à sa mort.
« La Maillan », comme on la surnommait, avait ouvert les portes à un comique par lesquelles de nouvelles générations, admiratives et inspirées, s’engouffrèrent avec succès.
Elle fut inhumée au cimetière parisien de Bagneux où elle rejoignit ses parents et son époux dans la tombe.