GERMAIN José (1884 – 4 mars 1964)
Cimetière parisien de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)
► Ecrivain français
De son vrai nom Jean-Germain Drouilly, à la fois défini comme auteur dramatique, romancier, journaliste et historien, le parcours de cet homme de lettres, à l’œuvre aussi prolifique qu’oubliée de nos jours, peut surprendre.
Profondément marqué par la Première Guerre mondiale, il fonda l’Association des écrivains combattants visant à défendre les intérêts des écrivains survivants et la mémoire de ceux tombés au champ d'honneur.
Et puis, lui qui avait été un dreyfusard militant, qui avait dénoncé avec force le racisme hitlérien clamant qu’il ne nourrissait qu’une haine : celle de « la haine de la haine », qui se trouvait à bord d’un paquebot torpillé par les Allemands en 1939, etc., bascula dans le militantisme collaborationniste durant l’Occupation (il fit partie du groupe Collaboration).
Vantant Vichy, glorifiant Pierre Laval, dont il fut un soutien indéfectible, assimilant Pétain à Vercingétorix dans le panthéon des grands hommes, - il est l’auteur de Notre chef Pétain (1941), tout de même préfacé par Abel Bonnard …-, reçut la Francisque, ses positions lui valurent d’être incarcéré à la prison de Fresnes dès la Libération, et d’être condamné à trois ans de détention qu’il avait déjà effectué au moment de son jugement en 1947.
Il continua à écrire, fut conférencier et directeur de la collection « La Grande Légende de la mer » aux éditions La Renaissance du livre.
José Germain ne fut pas le seul farouche dreyfusard et non raciste, à soutenir fermement par la suite la Collaboration. Les années qui séparent l’Affaire Dreyfus et la Deuxième Guerre mondiale furent particulièrement riches en bouleversements de tous poils qui amenèrent certains à rentrer la tête haute et le cœur pur dans l’histoire et opter ensuite pour une trajectoire jugée moins vaillante. Une fois de plus, catégoriser des attitudes lors de périodes historiques douloureuses s’avère plus complexe qu’il n’y parait tant est vaste l’éventail des motivations et des actes.
José Germain fut inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen. La découverte de l’emplacement de sa tombe, due à Herbert, justifie la rédaction de cet article.
Merci à Herbert pour cette photo
Merci à Herbert pour cette photo
Sources principales :
Tous mes remerciements à Herbert Lallement pour le partage de sa découverte
-Les dreyfusards sous l’Occupation par Simon Epstein –Ed. Albin Michel (2001)
19 juillet 2018
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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