Quand il s’installa en 1854, la photographie n’avait que quinze ans d’existence. Rapidement, il reçut dans son atelier tout ce que la société, notamment parisienne, comptait comme personnalités en vue : hommes politiques, acteurs, écrivains, musiciens, hommes de sciences, et tant d’autres. Sur les mille portraits prévus, son Panthéon en réunit trois cents.
Résolument original, alors que le portrait s’industrialisait dans un académisme convenu, il supprimait les accessoires picturaux, les décors conventionnels et refusait la retouche, au profit de « l’expression vraie et de cet instant de compréhension qui vous met en contact avec le modèle, qui vous aide à le résumer, vous guide vers ses idées et son caractère. » Fin connaisseur de ses contemporains, il sut créer avec eux une grande complicité.
Album aussi extraordinaire qu’unique qui nous permet de posséder les traits de tous ses personnages du 19ème siècle, dont certains portraits sont les seuls existants. Grâce à lui, ce monde du Second Empire reste « éternellement présent au bout de leur regard ». Des chefs-d’œuvre.
En 1861, la lumière électrique lui permit de réaliser une grande série sur les Catacombes et les égouts de Paris. Mais les poses étaient si longues – jusqu’à 18 / 20 minutes – qu’il fut obligé de disposer des mannequins pour figurer la présence humaine.