Précédé par une excellente réputation de dessinateur d’architectures en ruines, son retour à Paris, en 1765, se présenta sous les meilleurs augures. Le succès de ses paysages lui valut la commande de plusieurs jardins qu'il peupla de « fabriques » et de grottes à la manière des tableaux qui avaient fait sa célébrité.
Membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture (1766), nommé successivement dessinateur des Jardins du Roi, garde des tableaux du Roi, conservateur du Museum (futur Musée du Louvre) et conseiller à l’Académie, il fut chargé d’aménager certaines parties des résidences royales, comme le hameau de la Reine à Trianon.
Entre véritables éléments d'architecture ou inventés pour recomposer un paysage illusoire à l'apparence du réel, il créa un monde mêlant réalité et fiction, passé, présent et futur imaginé. Peintre « jardinier », poète « visionnaire », son œuvre devint l'expression d’une sensibilité personnelle devant la nature, les créations humaines et l'écoulement du temps.
Surnommé « le peintre des ruines », on en oublie parfois qu’il fut aussi un chroniqueur inlassable du Paris du 18ème siècle à l’histoire tour à tour triomphante ou déplorable. Il dessina également le deuxième tombeau de Rousseau avant son transfert au Panthéon.