Ignorante et vulgaire mais jeune, douce et affectueuse, Rousseau commença avec elle une relation plus sensuelle que sentimentale. Elle ne se préoccupa guère plus de ses enfants, nés de 1745 à 1757, que ne le fît son compagnon. Peu à peu, par habitude et par besoin d’être soigné, le philosophe se laissa enchaîner à Thérèse et à la tribu « Levasseur ». Il l'épousa en 1768.
Malgré ses diverses amours, Rousseau lui revenait plus amoureux que jamais. Il fallait obtenir un pardon difficilement accordé, s’humilier, demander grâce et promettre de ne plus recommencer : « Elle est méchante, querelleuse, bavarde, mais elle a sur cet homme l’empire d’une nourrice sur son enfant. » Lui servant autant de gouvernante que d' infirmière, la critique du temps ne fut pas tendre avec elle.
Second tombeau et cénotaphe de Rousseau.
Photo P. Poschadel
Tombeau provisoire de Rousseau, créé sur les instructions de Mr de Girardin.
Buste par Houdon  d'après le masque mortuaire.
Paris-Musée du Louvre
Six ans plus tard, le 11 octobre 1794 ans plus tard, la Convention l’exhuma pour le transférer dans la demeure des Dieux d’où Bonaparte faillit le faire sortir pour le remettre à Ermenonville. Et oui, le futur Empereur estimait le lieu un peu ostentatoire pour quelqu’un qui avait préparé la Révolution et qu’il eût mieux valu pour la France qu’il n’eût jamais existé.
Réalisant que sans la Révolution son rôle historique serait un peu différent, il aurait alors eu le bon sens de conclure sa réflexion en ces termes « l’avenir dira s’il n’eût pas mieux valu, pour le repos de la Terre, que ni Rousseau, ni moi, n’eussions existé ». La réponse est toujours en suspens…
 
L'opposition de Voltaire et de Rousseau fut totale et leur conflit terrible. Tous deux ignoraient les hasards post-mortem qui allaient pourtant les unir à jamais : ils moururent à deux mois d’intervalle et leurs tombeaux se font face…
Transfert des restes de Rousseau au Panthéon
Cérémonie d'accueil au Panthéon
Tombeau de Rousseau au Panthéon. © MCP
© MCP
► Thérèse Levasseur (1721 – 17 juillet 1801)
Cimetière du Plessis-Belleville (Oise)
ROUSSEAU Jean-Jacques (1712-3 juillet 1778)
Le Panthéon, crypte est (Paris)
Après la mort de Rousseau, Mr de Girardin, d’une grande bonté, continua à l’héberger et fit en sorte qu’elle bénéficiât des produits de la vente de quelques manuscrits de son mari.  Il lui réserva ainsi une rente qu’elle s’empressa de dilapider avec son amant, un valet d’écurie de son bienfaiteur.
Le 21 décembre 1790, sur les instances de Mirabeau, l’Assemblée nationale, décréta que la veuve de Rousseau jouirait d’une pension de 1 200 francs, qui fut dans la suite portée à 1 500. Cette pension ne fut pas toujours exactement payée, et Thérèse, retirée au Plessis-Belleville, tomba dans la misère, voire l’alcoolisme.
https://www.geneanet.org/cimetieres/v
(*) commentaire(s)
Bien plus tard, exprimant des remords, il allégua l’excuse de la misère. Faut-il l’en absoudre en invoquant les chefs-d’œuvre qu’il n’aurait pu écrire s’il avait eu la charge d’une nombreuse famille ? A chacun sa réponse.
 
Ami de Diderot, il collabora à la rédaction de L’Encyclopédie dans l’espoir d’y gagner la gloire tout en luttant contre la misère.
 
Sa véritable vocation de penseur se révéla en fait sur le tard en 1750, avec la publication du Discours sur les sciences et les arts. Voltaire, qui ne l’aimait pas, attaqua l’ouvrage par un libelle où il dénonçait l’abandon des enfants. La réponse de Rousseau à cette hostilité et à celle des Encyclopédistes,  se fit bien plus tard, dans les Confessions, véritable plaidoyer autobiographiqe, écrites de 1765 à 1770 mais publiées en 1782-1789.
Il écrivit Le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755) qui étonna. Puis il travailla à ses ouvrages fondamentaux en ébauchant  le système de pensée qui lui valut l'immortalité. Chacun à leur manière traite de la difficile socialisation de « l’homme de la nature » : La Nouvelle Héloïse (1762) qui connut un immense succès,  Du contrat social (1762) traité politique et Emile (1762) roman pédagogique.
 
Ecrivain contestant l’écriture, philosophe en guerre contre les philosophes, chantre de la liberté individuelle et théoricien du totalitarisme, Rousseau apparut en son temps comme un marginal. Néanmoins, il donna aux Lumières, dont il assuma largement l’idéologie, une ambigüité qui interdit de les restreindre à la seule protestation bourgeoise contre l’Ancien régime.  
Inspirateur direct de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, puis de Robespierre, initiateur de la confidence et de la révolte romantiques, sa critique du pouvoir et des illusions du progrès en font aussi la référence des temps de crise et de ressourcements.
 
Critiqué,  condamné, sujet à des problèmes sentimentaux autant que de santé, Rousseau connut plusieurs périodes d’errance avant de renoncer à la polémique et s’adonner à des plaisirs simples. Il composa encore Rêverie du promeneur solitaire (1776-1778) publiées à titre posthume en 1782.  
 
C’est avec enthousiasme que le philosophe retrouva la nature dans le parc du château d’Ermenonville (Oise), où un admirateur, Mr de Girardin l’avait invité avec Thérèse Levasseur, son épouse officielle depuis 1768 mais « devant la nature depuis trente-quatre ans ».
 
Mort peu de temps après son arrivée,  il ne profita guère de ce cadre champêtre.  Le lendemain de  son décès, le sculpteur Houdon réalisa un masque mortuaire qui lui servit de modèle pour un buste exposé au musée du Louvre.
Le même jour, à minuit, à la lueur des torches, la dépouille de Jean-Jacques Rousseau, embaumée, fut inhumée dans l’île des Peupliers qui devint très vite un lieu de pèlerinage littéraire. Un petit monument fut improvisé sur les instructions de Mr de Girardin. Ce tombeau provisoire fut remplacé un peu plus tard par un mausolée plus orné dessiné par Hubert Robert.
Après une enfance négligée, une vie d’errance, durant laquelle il tenta de s’imposer comme compositeur, et une course effrénée à la reconnaissance publique, la renommée se faisait toujours attendre.
 
Maladroit, timide et médiocre parleur, Rousseau était mal à l’aise dans les salons mondains où se tricotaient les notoriétés. N’osant faire sa cour aux grandes dames, se « sentant du peuple », en 1745, ce déshérité s’attacha à une servante d’auberge, Thérèse Levasseur. Cinq enfants seraient nés de leurs relations que Rousseau confia aux Enfants trouvés.
► Ecrivain et philosphe français
RETOUR LITTÉRATURE
TOMBES ET SEPULTURES DANS LES CIMETIERES ET AUTRES LIEUX
Dernière mise à jour
au 22 juin 2021
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
ACCUEIL
THEMES 
FACEBOOK
DE A à Z 
Chercher
CONTACT
NOUVEAUX ARTICLES
 

Pour s'abonner à la Newsletter : CLIQUER  sur "Contact" en précisant bien le sujet et votre adresse E.mail.
LIEUX D'INHUMATIONS
EN LIGNE
 
-Abbaye de Chelles (77)
-Abbaye de Cîteaux (21)
-Abbaye de Fontevraud (49)
-Abbaye de Longchamp (75) (disparue)
-Abbaye de Maubuisson (95)
-Abbaye de Montmartre (75)
-Abbaye de Port-Royal (75)
-Abbaye de Port-Royal-des-Champs (78)
-Abbaye St-Antoine-des-Champs (75) (disparue)
-Abbaye et église St-Germain-des-Prés (75)
-Abbaye, couvent et séminaire St-Magloire (75) (disparus en partie)
-Abbaye St-Victor (75) (disparue)
-Abbaye St-Yved de Braine (02)
-Abbaye Ste-Geneviève (75)
-Abbaye du Val-de-Grâce (75)
 
-Basilique St-Denis (93)
-Basilique St-Pierre de Rome
-Basilique St-Remi de Reims (51)
-Basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem (Israël)
 
-Catacombes de Paris
-Catacombes de Rome
 
-Cathédrale Notre-Dame (75)
 
-Chapelle Royale de Dreux (28)
-Chapelle de la Sorbonne (75)
-Chapelle des Incurables (75)
-Chapelle St-Aignan (75)
-Chapelle St Peter-ad-Vincula, (Tour de Londres)
 
-Chartreuse de Gaillon-lez-Bourbon (27) (disparue)
 
-Cimetière de Bonsecours (76)
-Cimetière du Calvaire (75)
-Cimetière de Clamart (75)
(disparu)
-Cimetière des chiens d'Asnières (92)
-Cimetière des enfants de Pen-Bron (44)
-Cimetière des Errancis (75)
(ancien cimetière révolutionnaire)
-Cimetière "des fous" d'Evreux (27)
-Cimetière des Innocents (75) (disparu)
-Cimetière des Invalides (Invalidenfriedhof) Berlin
-Cimetière de la Madeleine
(ancien cimetière révolutionnaire)
-Cimetière du Mont Herzl à Jérusalem (Israël)
-Cimetières parisiens (subtilités)
-Cimetière parisien d'Ivry (94)
-Cimetière parisien de Vaugirard (disparu)
-Cimetière de Picpus (75)
-Cimetières protestants
-Cimetière St-André-des-Arts (75) (disparu)
-Cimetières St-Benoît (75) (disparus)
-Cimetière St-Denis-du-Pas (75) (disparu)
-Cimetière St-Etienne-du-Mont (75) (disparu)
-Cimetières de St-Eustache (75) (disparus)
-Cimetière St-Germain-l'Auxerrois (75) (disparu)
-Cimetière St-Gervais (75)
(disparu)
- Cimetière St-Jacques-du-Pas (75) (disparu)
-Cimetière St-Jean-en-Grève (75) (disparu)
-Cimetière St-Landry (75) (disparu)
-Cimetière St-Laurent (75) (disparu)
-Cimetière St-Marcel (75)
(disparu)
-Cimetière St-Médard (75)
(disparu)
-Cimetière St-Nicolas-des-Champs (75) (disparu)
-Cimetière St-Nicolas-du-Chardonnet (75) (disparu)
-Cimetière St-Paul-des-Champs (75) (disparu)
-Cimetières St-Roch (75) (disparus)
-Cimetière St-Sulpice (75)
(disparu)
-Cimetière de la Salpêtrière (75) (disparu)
-Cimetière de Sapanta (Roumanie)
-Cimetière St-Sauveur (75) (disparu)
Cimetière et charniers St-Séverin (75)
Cimetière Ste-Catherine (75)
(disparu)
-Cimetière Ste-Marguerite (75)
 
-Collège de Beauvais ou de Dormans (75)
-Collège des Ecossais (75)
 
-Collégiale St-Georges de Vendôme (41) (disparue)
-Collégiale St-Honoré (Paris) (disparue)
-Collégiale St-Laurent de Joinville (52) (disparue)
-Collégiale St-Martin de Montmorency  (95)
-Colonne de Juillet (75)
-Commanderie  Saint-Jean-de-Latran (75) (disparue)
 
-Couvent de l'Ave Maria (75) (disparu)
-Couvent des Augustins-Déchaussés (75) (disparu)
-Couvent des Bénédictins anglais (75)
-Couvent des Blancs-Manteaux (75) (disparu)
-Couvent des Capucins de la rue St-Honoré (75) (disparu)
-Couvent des Capucines (75)
(disparu)
-Couvent des Carmélites de la rue St-Jacques (75) (disparu)
-Couvent des Carmes-Billettes (75)
-Couvent des Carmes-Déchaussés (75)
-Couvent des Célestins (75) (disparu)
-Couvent des Cordeliers de Nancy (54)
-Couvent des chanoinesses de Picpus (75)
-Couvent des Cordeliers (75)
(disparu)
-Couvent des Chartreux de Vauvert  (75) (disparu)
-Couvent des Feuillants du Fg St-Honoré (75) (disparu)
-Couvent des Grands-Augustins (75) (disparu)
-Couvent des Grands Carmes ou Carmes Barrés ou Carmes Maubert (75)  (disparu)
- Couvent des Jacobins réformés de la rue Saint-Honoré (75) (disparu)
-Couvent des  Jacobins de la rue Saint-Jacques (75) (disparu)
-Couvent des Minimes de Chaillot (75) (disparu)
-Couvent des Minimes de la place Royale (75) (disparu)
-Couvent des Pénitents du Tiers-Ordre de St-François ou Pénitents de Picpus (75)
(disparu)
-Couvent des Petits-Augustins (75)
-Couvent des Récollets (75)
-Couvent des Théatins (75) (disparu)
-Couvent de la Visitation Ste-Marie de Chaillot (75) (disparu)
-Couvent de la Visitation Ste-Marie, rue St-Antoine (75)
 
-Crypte impériale des Capucins de Vienne (Autriche)
 
-Eglise du Dôme des Invalides (75)
-Eglise du St-Sepulcre (75) (disparue)
-Eglise de La Madeleine (75)
-Eglise La Madeleine-de-la-Cité (75) (disparue)
-Eglise Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux (75)
-Eglise St-Barthélemy (75) (disparue)
-Eglise St-Benoît, la bien tournée (75) (disparue)
-Eglise St-Christophe (75) (disparue)
-Eglise et cimetière St-Côme-et-St-Damien (75) (disparus)
-Eglise St-Denis-de-la-Chartre (75) (disparue)
-Eglise St-Denis-du-Pas (75) (disparue)
-Eglise St-Eloi (75) (disparue)
-Eglise St-Etienne (75) (disparue)
-Eglise St-Etienne-du-Mont (75)
-Eglise St-Eustache (75)
-Eglise St-Germain-l'Auxerrois (75)
Eglise St-Germain de Charonne (75)
-Eglise St-Germain-le-Vieux (75) (disparue)
-Eglise St-Gervais-St-Protais (75)
-Eglise St-Hippolyte (75) (disparue)
-Eglise St-Jacques-de-la-Boucherie (75)
- Eglise St-Jacques-du-Haut-Pas (75)
-Eglise St-Jean-en-Grève (75)
(disparue)
-Eglise St-Jean-le-Rond (75) (disparue)
-Eglise St-Julien-des-Ménétriers (75) (disparue)
-Eglise St-Julien-le-Pauvre (75)
-Eglise St-Landry (75) (disparue)
-Eglise St-Laurent (75)
-Eglise St-Leu-St-Gilles (75)
-Eglise (cathédrale) St-Louis-des-Invalides (75)
-Eglise St-Louis-du-Louvre (75) (disparue)
-Eglise et cimetière (disparu) St-Louis-en-l'Île (75)
-Eglise St-Marcel (75) (disparue)
-Eglise St-Martial (75) (disparue)
-Eglise St-Médard (75)
-Eglise St-Merry (75)
-Eglise St-Nicolas-des-Champs (75)
-Eglise St-Nicolas-du-Chardonnet (75)
-Eglise St-Nicolas-du-Louvre (75) (disparue)
-Eglise St-Paul-des-Champs (75) (disparue)
-Eglise St-Paul-St-Louis (75)
(ancien couvent des Jésuites)
-Eglise St-Pierre-aux-Arcis (75) (disparue)
-Eglise St-Pierre-aux-Boeufs (75) (disparue)
-Eglise St-Pierre-de-Montmartre
-Eglise St-Roch (75)
-Eglise St-Sauveur (75) disparue
-Eglise St-Séverin (75)
-Eglise St-Sulpice (75)
-Eglise St-Symphorien et St-Luc (75) (disparue)
-Eglise St-Thomas-du-Louvre (75) (disparue)
-Eglise Ste-Croix (75) (disparue)
-Eglise Ste-Geneviève-des-Ardents (75) (disparue)
-Eglise Ste-Marine (75) (disparue)
-Eglises et cimetières de l'île de la Cité (75) (disparus)
 
-Escurial (monastère de l') (Espagne)
 
-Grottes vaticanes
 
-Hospice des Enfants-Rouges (75) (disparu)
-Hospice des Enfants-Trouvés (75) (disparu)
-Hospice des Quinze-Vingts St-Honoré (75) (disparu)
 
-Mausolée d'Auguste à Rome
-Mausolée d'Hadrien à Rome
-Mausolée de Mausole à
Halicarnasse (Bodrum) Turquie (disparu)
-Mémorial du Mt-Valérien (92)
 
-Noviciat de l'Oratoire (75)
 
-Oratoire St-Honoré ou du Louvre (75)
 
-Panthéon de Paris
-Panthéon de Rome (Italie)
-POMPES FUNÈBRES, AUTREFOIS et leurs métiers disparus
-Prieuré St-Martin-des-Champs (actuel CNAM) (75)
-Prieuré Ste-Catherine-du-Val-des-Ecoliers (75) (disparu)
-Prieuré Ste-Croix-de-la-Bretonnerie (75) (disparu)
 
-SAINTE-CHAPELLE DU PALAIS (75)
 
-SÉPULTURES DES BOURBONS
-SÉPULTURES DES ROIS D’ANGLETERRE (dynastie Anglo-saxonne)
-SÉPULTURES DES ROIS ET DUCS DE BRETAGNE
-SÉPULTURES DES ROIS D'ESPAGNE
-SÉPULTURES DES ROIS DE FRANCE ET DES EMPEREURS (résumé)
-SUPPLICIÉS Lieux d'inhumations
 
-Temple (enclos, église et cimetière du) (75) (disparus)
COPYRIGHT 2010 - 2024 - TOUS DROITS RÉSERVÉS - Ce site est propriétaire exclusif de sa structure, de son contenu textuel et des photos signées MCP.  Sauf accord du propriétaire du site, toute reproduction, même partielle, à titre commercial est interdite. Les reproductions à titre privé sont soumises à l'autorisation du propriétaire du site. A défaut, le nom du site et de son auteur doivent obligatoirement être mentionnés. Tous les droits des auteurs des oeuvres protégées reproduites et communiquées sur ce site sont réservés.