Amérique et pas Christophique ou Colombique…
Si cette découverte lui permis d’inscrire son nom dans les agendas historiques, elle ne fut pas baptisée par son patronyme. La vedette qui ravit cet immense privilège s’appelle Amerigo Vespucci, un de ses amis. Pourquoi avoir honoré ce continent du prénom d’Amerigo si on admet que Colomb est bien le premier à l’avoir découvert ? Vespucci peut remercier un géographe de Saint-Dié.
En 1507, un imprimeur du nom de Gauthier Lud, décida de rééditer la Cosmographia de Ptolémée, ouvrage de référence de l’époque, mais en y apportant les modifications dues aux nombreuses découvertes. Pour se faire on demanda l’aide d'un jeune géographe du nom de Martin Waldseemüller.
Mais sur quelles bases s’appuyer pour la description de ces nouvelles terres ? On se souvint alors qu’un certain Amerigo Vespucci avait été le premier à faire état d’un Nouveau Monde dans sa lettre de 1503 intitulée « Mundus Novus ». Et c’est ainsi qu’en 1507, un ouvrage de 52 pages fut publié avec en couverture le nom de Vespucci comme découvreur et, à l’intérieur, les récits de ses voyages !
Et la cerise sur le gâteau vint encore de Waldseemüller qui, dans le livre, ajouta une proposition personnelle « (…) que l’on pourrait appeler désormais terres d’Americus ou America puisque c’est Americus qui l’a découverte (…) » !
Et le monde de retenir cette proposition. Injuste, diront certains. Mais pour comprendre et excuser il faut se placer dans le contexte de l’époque où personne n’avait de notions précises de ce continent même Colomb qui, jusqu’à sa mort, fut persuadé avoir navigué entre les nombreuses îles des Indes.
« L’America » du jeune géographe claquait bien et n’eut aucun mal à s’imposer.