En 1927, il lança l'huile de Chaldée, qui préfigurait la crème solaire. Il est vrai que ses succursales balayaient les stations balnéaires les plus réputées où il excellait dans l’art de la fabrication des maillots et pyjamas de bain : Deauville, Cannes, Venise, Biarritz, Monte-Carlo et même Venise. Toujours rue St Florentin, il créa le “bar du parfum” où il proposait des cocktails et des parfums à fabriquer soi-même pour offrir une expérience exceptionnelle à ses clientes et à leurs époux.
Parallèlement, comprenant vite le formidable potentiel de l’industrie de la mode aux Etats-Unis, il amorça une politique de ramification de sa maison de couture dont l’ouverture de la filiale Jean Patou Incorporated à New York, en 1930, fut l’apogée.
Ami des arts, Don Juan hédoniste ou éternel romantique, le mystère demeure sur les intentions qui se cachaient derrière les nombreuses conquêtes de « l’homme le plus élégant d’Europe ». Mais s’il y a bien une femme qu’il ne mit pas dans son lit, ce fut bien Coco Chanel. La haine que se vouaient les deux couturiers se traduisait par une concurrence sur tous les fronts, et anéantir la force de frappe de l’ennemi devint leur objectif mutuel. Chanel remporta un coup de maître avec sa petite robe noire. Quant à Patou, c’est en allongeant les jupes de plus de dix centimètres et en déplaçant la taille vers le haut, qu'il marqua le point culminant de sa carrière. Définitivement enterrée, la garçonne des années 1920 fit place une nouvelle silhouette, tout en longueur, en finesse et en glamour. Non contentes de ne plus avoir à se tortiller sur leurs chaises en tirant des jupes trop courtes, les femmes firent de leurs dos le nouvel épicentre de la séduction. A défaut de dévoiler les jambes, les robes longues se parèrent de décolletés vertigineux.