L’heure était venue de surtout songer à sauver sa peau. Or, un Paris en cendres ne jouerait pas en sa faveur.Hitler eut beau s’agiter auprès d’Alfred Jodl pour savoir si « Paris, brûle-t-il ? », Choltitz, ébranlé par les supplications de Charles Tattinger et du consul suédois Raoul Nordling, avait réussi à bloquer les ordres émanant du quartier général de Hitler jusqu’à ce qu’un contact puisse de faire entre la Résistance et les Américains.
Choltitz avait même menti à Jodl en lui disant que les démolitions avaient commencé. Alfred Jodl voulait saturer de bombes une section de Paris connue pour être un bastion de la résistance. Choltitz l’en dissuada en lui signalant que ses bombardements intensifs tueraient autant d’Allemands que de Français.
Paris ne fut pas bombardée et les troupes alliées, menées par Philipe Leclerc, entrèrent dans un Paris intact le 25 août 1945. Fait prisonnier à son Q.G. de l’hôtel Meurice, Choltitz capitula sans condition.
Plus tard, il avoua avoir souhaité l’arrivée rapide des Alliés pour lui éviter d’obéir aux ordres d’Hitler.
Il passa le reste de la guerre dans un camp de prisonniers américain. Libéré en 1946 il se retira à Baden-Baden où il écrivit ses mémoires Paris Brûle-t-il ?, titre qu’empruntèrent Larry Collins et Dominique Lapierre pour leur livre sur la Libération de Paris et repris pour le film tiré de leur oeuvre.
Après la guerre, les vétérans allemands le rejetèrent pour avoir désobéi aux ordres de leur Führer. En revanche, en France le regard était plus clément. D’ailleurs, lors de ses obsèques plusieurs officiers français étaient présents parmi les délégations officielles. Sur une des couronnes couvrant son cercueil on pouvait même lire : « Reconnaissant souvenir d’une famille parisienne ».
Il fut inhumé dans une sépulture familiale.