Envoyé au Cameroun pour le rallier à la France libre, il obtint la même adhésion du Gabon. Commissaire général, lieutenant-colonel, commandant militaire du Tchad, son efficacité lui valut une rapide montée en grade qu’il continua à gravir provoquant par la suite la jalousie de certains dont Delattre de Tassigny son aîné. La carrière des deux hommes présentent pourtant plusieurs similitudes.
Dès le 25 janvier 1941, avec la Colonne Leclerc, à travers 650 kilomètres de désert, il lança une opération contre le fort italien de Koufra qu’il prit le 1er mars. Victoire qu’il signa avec le serment de Koufra en jurant de ne déposer les armes que lorsque « [...] nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg.» Débordant d'initiative et d'audace, au grand dam de ses supérieurs, il allait tenir sa promesse.
La remarquable conquête du Fezzan par la « Force L » (déc. 1942) permit la jonction avec les troupes britanniques en janvier 1943. Le 8 mai Leclerc défilait dans Tunis libérée.
*Le 15 mai 1943 la « Force L » devint la 2e Division française libre (DFL) qui trois mois plus tard devint la 2e DB.
Mais dans la mémoire collective, Leclerc demeure le héros à la tête de la 2e DB* (division blindée), qui prit forme au Maroc et qui, organisée, entraînée et équipée de matériel américain, transférée en Angleterre, allait débarquer en France le 1er août 1944 près de Saint-Martin-de-Varreville.
Sous le commandement du général Patton, Leclerc dirigea les difficiles combats de Normandie. Cependant, bien que l’ennemi soit partout en déroute, la libération de Paris ne faisant pas partie des plans américains, il fallut les âpres négociations de De Gaulle pour que l'autorisation soit enfin donnée. Leclerc et la 2e DB, entrèrent dans la capitale par la Porte d’Orléans.