Après la mort de Clovis II, Bathilde assura la régence au profit de ses trois fils puis souhaita se retirer en l’abbaye de Chelles qu’elle avait fondée, mais on le lui interdit. Alors, elle se rapprocha de l’évêque Lebrigand qu’elle consultait beaucoup ce qui suscitait la jalousie d’Ebroin. Et l’évêque Lebrigand de se retrouver ad Patres ! Ebroïn, craignant les représailles de Bathilde, celle-ci fut comme par enchantement autorisée à se retirer où elle voulait. Ce fut Chelles où Clotilde, épouse de Clovis Ier, avait fondé un monastère de filles sous le nom de Saint-Georges que Bathilde fit abattre pour y jeter les fondements d’une grande église et de la nouvelle abbaye. Elle y mourut et y fut inhumée.
Sa forte personnalité et ses ambitions ne retirant rien à sa douceur, sa bonté et la sagesse de sa conduite, Bathilde fut élevée au statut de sainte par Nicolas Ier, pape de 858 à 867.
Son cops fut exhumé en 883 et mis en reliquaire dans la nouvelle abbatiale Notre-Dame construite à la fin du 8ème siècle par l’abbesse Gisèle, sœur de Charlemagne.
Ses reliques furent longtemps exposées sur le grand autel de l’abbaye avec celles de saint Genès, son aumônier. Avec les siècles, plusieurs fragments de ses restes furent offerts, ou échangés contre d’autres reliques, à différents monastères.
Malgré ces prélèvements, l’essentiel de son squelette nous est parvenu et en 1983, son examen et celui de tous les éléments trouvés dans la châsse permis d’établir que Bathilde était âgée de plus de quarante ans à sa mort, qu’elle mesurait environ 1.60m, qu’elle se lavait la tête avec de la camomille pour préserver sa blondeur naturelle...
L’état de grande fragilité de son manteau mortuaire a nécessité plus de mille heures de travail pour réussir à le déplier et l’analyser permettant d’identifier la technique de tissage ainsi que sa couleur d’origine. Il était en soie d’une teinte rosée. Très à la mode à l’époque ce grand manteau était maintenu par une fibule. Il a été reconstitué à l'identique et est présenté au musée Alfred Bonno de Chelles.
Son sarcophage, maintenu en place depuis des siècles dans une petite « crypte mémorial » de l’église Sainte-Croix, disparut à la Révolution. Par la suite, deux châsses furent déposées en l'église Saint-André de Chelles que l'on peut toujours voir près de celle de saint Genès.