En 1913, couvert des signatures des personnalités qui l’avait possédé, examiné et comparé avec des portraits que l’on avait de lui, on décréta que c’était bien celui de Descartes. Moyennant cette certitude, on l’enferma dans une armoire blindée avant qu’il n’échouât au musée de l’Homme à la fin des années 1930 où, pendant longtemps, sa vitrine voisina avec celle du squelette de Cartouche…
Et maintenant, après lui avoir réservé un accueil si respectueux il y a plus de trois siècles, des égos redondants se disputent ce pauvre crâne sans même être certains qu’il appartienne bien à celui dont ils se revendiquent ! Descartes serait sans doute le premier à demander l’authentification de sa propre tête avec une analyse générale anthropologique scientifique complète comparée à ses restes inhumés à Saint-Germain-des-Prés.
A défaut du Prytanée, on songe aussi Panthéon où Voltaire et Rousseau seraient ravis de l’y recevoir !
Est-il incongru de rappeler que le crâne de Descartes appartient avant tout à…Descartes ? Est-il incongru de penser à tout simplement réunir la tête et le corps ? Est-il inconvenant de souhaiter de la moralité autour de ce reste humain qui, au bout du compte, avec cette volonté à se l’approprier ne semble pas inspirer plus de respect qu’autrefois ? Le plus grand des hommages ne serait-il pas de lui offrir enfin la paix dans une sépulture décente ?