Son but, qu’il exposa en 1750 dans Il Teatro Comico, était de réformer les principes de la comedia dell’arte suivant quelques principes simples : élimination de la vulgarité, dialogues entièrement écrits pour ne plus laisser place à l’improvisation des interprètes, la farce devant évoluer vers une comédie de caractères et de mœurs. Mieux que personne Goldoni comprit le but moral que doit poursuivre la comédie : une véritable école de vertu et de bonnes mœurs.
D’une grande fécondité, il produisit plus de cent ouvrages dramatiques dans lesquels il n’y a point de caractères qu’il n’ait tracés. il aborda successivement tous les genres, la tragédie, la tragi-comédie, le drame, l'opéra sérieux, l'opéra-comique, la comédie de caractère, la comédie d'intrigue. Si la profondeur manque parfois à ses créations et la verve à ses dialogues, il n’en demeure pas moins ingénieux et vrai. Il s’occupait de tout : de l’écriture, du spectacle, des comédiens et des spectateurs. Bref, le théâtre comique italien finit pas se refermer sur le seul nom de Goldoni.
Mais une telle révolution ne pouvait que se heurter au conservatisme de beaucoup d’autres auteurs. Ses dernières pièces italiennes, dont Le baruffe chiozzotte (Baroufe à Chioggia), furent représentées à Venise au début de 1762.
La même année, las de ces batailles incessantes, Goldoni quitta Venise pour la France à l’invitation du Théâtre-Italien de Paris à la tête duquel il fut nommé.
Adopté à la cour, où il enseigna l’italien aux princesses royales, il écrivit la plupart de ses pièces en français. Très apprécié par le public français, il écrivit en particulier Le Bourru bienfaisant à l’occasion du mariage de Louis XVI et de Marie-Antoinette qui fut représentée à la Comédie-Française en 1771. L’avare fastueux , également très apprécié, fut représenté cinq ans plus tard.
Mais la reconnaissance de son talent ne fut pas à la hauteur de ses espoirs. De 1784 à 1787, il s’attela à l’écriture de ses Mémoires pour servir à l’histoire de ma vie et celle du théâtre.
Agé, malade et presque aveugle, la Révolution lui apporta son dernier lot de malheur en lui supprimant la pension que le roi lui avait allouée. Toutefois, à la demande de Marie-Joseph Chénier, la Convention la rétablit au profit de sa veuve. Trop tard pour Carlo qui mourut dans la misère à Paris au 21, rue Dussoubs où une plaque commémorative rappelle ce fait.