Malgré l’accalmie que connaissait la guerre de Cent Ans, les grandes compagnies, repliées dans les pays méridionaux, ne cessaient de piller la région. Comme l’ensemble du clergé de Provence, le pape dut contribuer aux mesures de protections devant cette menace et d’autres.
La paix de Brétigny de 1360 semblant se maintenir, ce grand humaniste, protecteur des lettres et des universités et aussi grand bâtisseur, entrevit, à un moment, l’espoir d’un départ en Croisade pour défendre l’empire Byzantin attaqué par les Ottomans. Dans ce cas Rome redeviendrait une place stratégique.
En fait, depuis 1365, le pape avait commencé des préparatifs de retour à Rome en faisant réparer le palais du Vatican à la plus grande joie de l’Italie mais au grand dam du roi de France Charles V. Cédant aux sollicitations des Romains, il se rendit à Rome en 1367. Sous les acclamations de la foule, Urbain V y ramenait la papauté, absente depuis bientôt 75 ans. Mais contraint de fuir la ville sujette à des révoltes, après plusieurs étapes, il était de retour à Avignon. Belle déception ! Entre temps, la reprise des hostilités franco-anglaises avait anéanti son rêve de conciliation.
Urbain V s’éteignit de la maladie de la pierre, à Avignon, dans la maison de son frère où il s’était retiré par humilité.
Avant d'être élu pape, il avait été abbé en l’abbaye Saint-Victor de Marseille qu’il combla de ses bienfaits quand il devint pontife.
Il avait souhaité être inhumé enseveli à la manière des pauvres à même la terre, puis que ces ossements réduit en cendres soient portés à l'église abbatiale de Marseille.
Il fut d’abord enseveli en la cathédrale Notre-Dame-des-Doms d’Avignon. Puis, le 31 mai 1372 sous la direction de son frère, le cardinal Anglicus, ses restes furent exhumés du tombeau de la cathédrale et transférés à Saint-Victor où ils arrivèrent le 4 juin. On les inhuma après l’éloge funèbre prononcé par Guy de Boulogne.
Sa réputation de sainteté se répandit dans toute la chrétienté comme l’atteste le récit de nombreux miracles consignés quelques années plus tard.
Son tombeau de style gothique flamboyant, commandé par Grégoire XI, exécuté par Joglarii et édifié dans le chœur de l'abside, fut démonté à la Révolution sans qu’on sache si les éléments furent cachés ou dispersés. Ses restes furent alors placés dans un autre endroit de l'abbaye. Depuis le quasi démantèlement de l’abbaye, on ne les a jamais retrouvés.
Il fut béatifié le 10 mars 1870.