Le 29 décembre, Big Foot, moribond, regardait ses guerriers remettre leurs armes si peu nombreuses et dans un état si piteux que le colonel, en charge du désarmement, jugea « d’une mauvaise volonté » de la part des Indiens et ordonna une fouille des tentes.
La réaction des Indiens ne se fit pas attendre. Yellow Bird, un vieil homme médecine, entonna un chant sacré en esquissant les pas de la Danse des Esprits. C’était l’exhortation à la résistance. L’excitation fut à son paroxysme quand une Winchester fut découverte sur un Miniconjou qui, agitant son arme au-dessus de sa tête, finit par tirer malencontreusement un coup. Un soldat s’effondra.
Au même instant, Yellow Bird lança une poignée de terre en l’air, donnant le signal de la résistance armée. La tragédie était en marche. La fusillade éclata, soldats et Indiens morts ou blessés s’écroulèrent. L’air, noyé dans la poudre, était suffoquant. Les cris de guerre et les râles des agonisants se turent peu à peu. En quelques instants, la moitié des hommes de Big Foot jonchèrent le sol. Lui-même reçu une balle en pleine tête le tuant sur le coup. Le corps à corps entre soldats et Indiens était terrible mais ne fut pas le plus effroyable. L’horreur vint de quatre canons qui crachaient leurs obus meurtriers sur les femmes, les enfants et les vieillards, les poursuivant jusque dans leurs derniers abris. Un massacre !
Comme pour en rajouter à ce sinistre bilan, le blizzard se mit à souffler, recouvrant les cadavres d’un linceul de neige épaisse.
Le 1er janvier 1891, les corps gelés, dont celui de Big Foot, furent jetés dans une fosse commune derrière l’église construite par la suite. Un monument fut érigé en 1903 pour rappeler l'emplacement de la tombe commune autour duquel un petit cimetière s'est développé.
Wounded Knee marqua, symboliquement, la fin de trois siècles de guerres indiennes. Trois siècles de résistance dont le dernier sursaut pour préserver leur liberté mettait un point final à tous leurs espoirs.
Après l'affront subit par Custer à Little Big Horn, l'opinion américaine était prête à accepter les pires représailles contre les Indiens. Custer et surtout l'égo des Blancs étaient vengés...
La présence de journalistes et de photographe à Pine Ridge, toute proche, a permis la prise de clichés quasi immédiate des lieux.