Pire pour son avenir, en dénonçant à Washington la corruption des agences indiennes de la Frontière, il avait compromis un proche collaborateur du président Ulysses Grant déclenchant les foudres de ce dernier. Il était donc impératif pour Custer de se réhabiliter au regard des autres et aussi du sien.
Selon le traité de 1868, aucun Blanc n’était autorisé à occuper ou à traverser une seule parcelle des territoires accordés aux Sioux sans leur assentiment. Le malheur voulut que, en 1874, une expédition militaire dirigée par Custer découvrît de l’or dans les Black Hills, collines sacrées pour les Sioux. Devant l’arrivée des prospecteurs, les Indiens s’agitèrent. Le président Grant avait beau exiger qu’on les écrasât, les choses trainaient.
Le 25 juin 1876, le général Custer, à la tête du fameux 7ème de cavalerie, avait enfin l’occasion de redorer son blason au lieu dit Little Big Horn dans le Montana où il découvrit un impressionnant village de tipis.
Sa stratégie, bien que hardie, ne présentait aucun plan de rechange en cas d’imprévu. Estimant que les sabres étaient démodés et trop bruyants pour un effet de surprise, il leur avait préféré des Colts 45 sans doute plus discrets quand on les dégaine mais moins pratiques lors de corps à corps dans lesquels les Indiens excellaient. Pour le reste, les soldats n’étaient dotés que de fusils Springfield à un coup qu’ils chargeaient avec des munitions parfois défectueuses. Mais le général n’en doutait pas : il serait victorieux.
Mais le général ignorait que les Indiens, par l’intermédiaire de trafiquants, avaient obtenu des Winchester à répétition très efficaces. Il ignorait que, menés entre autres par Crazy Horse, les Indiens allaient fondre sur ses hommes avec d’autant plus de courage et d’assurance que Sitting Bull avait prédit que beaucoup de soldats allaient mourir, donc une victoire indienne. Ils allaient en découdre à mort.