Quand le 4 septembre 1725, Marie épousa Louis XV, le roi le plus adulé de la terre, l’avenir s’annonçait comme un véritable conte de fées. Marie devait apprendre à ses dépens qu’il n’y a pas de bons contes sans sorcières. Et dans cette histoire là elles étaient bien nombreuses pour une princesse au cuir peu endurci.
D’abord il y avait les jalousies et les intrigues des factions rivales dont s’alimentait Versailles au quotidien. Son père lui avait recommandé de ne pas se mêler des affaires d’Etat. Faisant de sages conseils, elle s’aliéna un époux mécontent avant de comprendre la leçon.
Il y eut un roi amoureux et d’une fidélité exemplaire jusqu’à ce qu’il découvre les plaisirs d’alcôves. La reine voyait sa taille s’épaississir au fur et à mesure de ses grossesses et dont les fruits de ses entrailles lui avaient été retirés : sous prétexte de réduire les coûts que généraient les maisons des princesses, celles-ci avaient été placées à l’abbaye de Fontevraud. Un déchirement pour Marie qui adoraient ses filles.
Des chagrins il y en eut tant d’autres. Pendant que sa Maroucha manifestait des désirs de chasteté bien compréhensifs, ceux du roi le menaient à inaugurer une impressionnante liste de maîtresses avec les sœurs Mailly-Nesles, leur cousine, la marquise de Coislin, la Pompadour,...pour ne citer que parmi les plus célèbres.
Et puis il y eut la déception et l’agacement de Louis de ne point voir arriver d’héritier mâle. Quand enfin, un fils vit le jour, Marie crut que la reconnaissance du roi allait durer. Mais le temps creusa un fossé entre les époux.
D’un côté, ’histoire a retenu le Versailles de Louis XV et de toutes les débauches et, de l’autre, le Versailles de Marie fait d’art, de piété profonde, de soumission, d’humiliations puis de lassitude. Son caractère s’était aigri.
Elle trouva néanmoins un soutien auprès de ses enfants et particulièrement auprès du dauphin Louis-Ferdinand qu’elle eut la douleur d’enterrer l’année précédent sa propre disparition. Sur ses dix enfants, elle en porta six dans la tombe. Toute cette série de deuils, y comprit celui de son père l'avait minée. Bientôt, sa fragilité l'empêcha de se déplacer .
Alors que son mari vivait le parfait amour avec la comtesse Du Barry, la reine, malade depuis six mois et qui ignorait cette liaison, s’éteignit au lendemain de son soixante-cinquième anniversaire.
Malgré la distance établit dans le couple, Louis XV avait été sensible aux valeurs de sa femme ce qui avait avait rejailli sur son règne. Elle disparut, le roi afficha officiellement sa liaison avec la Du Barry, provoquant le scandale et jetant le discrédit sur sa fin de règne, alors que dans le coeur du peuple, Marie resta la bonne reine Marie.
Marie Leszcynska fut inhumée en la basilique Saint-Denis. Le peuple, dont elle avait su se faire aimer, forma une immense allée de flambeaux jusque sa dernière demeure.
Le 24 septembre 1768, son coeur était déposé en l'église Notre-Dame-de-Bon-Secours de Nancy où reposait son père.
Louis XV commanda son monument à Louis-Claude Vassé. De petite dimension, il se compose d'un médaillon de marbre blanc que découvrent deux génies en pleurs, dont l'un présente le cœur en sa main, donne le profil du visage de la reine.
On peut y lire : « Au Dieu très bon, très grand : Marie-Sophie épouse du roi Louis XV, fille de Stanislas (...) Versailles 24 juin 1768.
Comme les autres mausolées, le monument, vidé de son contenu à la Révolution, fut sauvé grâce à son caractère artistique. Il retrouva sa place dans l’édifice en ou vers 1807.