Seul fils de Louis XV et de Marie Leszczyńska, adulée par ses sœurs, Louis Ferdinand grandit témoin des nombreuses infidélités de son père et de la résignation doloriste de sa mère. Enfant orgueilleux, voire tyrannique, il n’eut de cesse de ne pas ressembler à son père, sombrant très tôt dans une dévotion profonde.
Marié en 1745 à Marie-Thérèse de Bourbon, l'infante d'Espagne, dont il était très épris, il eut l’immense chagrin de la perdre un an plus tard.
Veuf à dix-sept, la raison d’Etat n’ayant cure des peines de cœur, sur les conseils du maréchal de Saxe et de la marquise de Pompadour, qui souhaitait se rapprocher de la famille royale, le roi lui choisit Marie-Josèphe de Saxe comme seconde épouse.
Situation ambiguë que celle du Dauphin adulte sous le règne d’un père en pleine vigueur. D’un côté, l’héritier du trône ne pouvait se désintéresser du sort de l’Etat et de l’autre, premier des sujets et, quoi qu’il pensât des évènements, devait éviter de postuler trop visiblement un rôle actif en passant pour le porte-drapeau et l’espérance d’un courant d’opposition à la politique paternelle. Il réussit à concilier les deux. Après sa présence à la bataille de Fontenoy, Louis XV, ne voulant plus exposer ce fils unique, lui refusa toute participation à l’armée. Depuis l’attentat de Damiens, il siégeait à tous les conseils et suivait de près les affaires.
Dévot, il vivait une vie privée retirée, aimant la lecture et la musique, surveillant de près l’éducation de ses enfants. Cette existence casanière, il ne chassait pas, lui valut très tôt un embonpoint dont certains se moquaient. En 1762, sa corpulence se mit soudainement à fondre : il était atteint de tuberculose, mais on lui soigna le foie…Des cures lui firent alterner retours de santé et périodes critiques jusqu’en 1765 où son état s’aggrava. Après une brève rémission, Louis Ferdinand vit venir la mort avec une lucidité, une fermeté et une piété édifiante. Il mourut à Fontainebleau assisté de son ami le cardinal Paul de Luynes, cardinal de Sens. Louis XV qui, sans le laisser deviner, éprouvait une profonde affection et même une manière de respect pour son fils, fut sincèrement bouleversé.
Certains pensent qu’il aurait fait un bon roi. Mais qui peut prétendre vraiment savoir…