Actrice de la Comédie italienne depuis 1783, sous le nom de Burette, était devenue la maîtresse du baron de Batz qui avait acheté une maison de campagne à Charonne pour abriter leurs amours.
Après s’être montré un habile financier, pendant la Révolution Batz aurait participé à des complots visant à la libération de Louis XVI. Vrai ou faux, il n’en était pas moins traqué par Robespierre et trouvait régulièrement asile à Charonne. A cause de la légende qui entoure Batz, il est difficile de savoir si la maison était un foyer de contre-révolutionnaires virulents où si ses murs se faisaient simplement l’écho d’idées dangereuses. Quoiqu’il en soit, un indicateur mit fin à ce qui était d’évidence une imprudence.
Arrêtée à Charonne, moyennant le versement d’une forte somme, Marie fut détenue chez elle puis libérée le 4 janvier 1794.
Terrorisée à l’idée de compromettre son amant, et d’autres, sous la pression et le chantage du Comité de sûreté générale, elle indiqua qu’il se trouvait au Havre en se doutant bien qu’il n’y était plus. Une rapide enquête ayant démontré sa duperie, le 21 février, Marie fut incarcérée à la prison des Anglaises comme membre du prétendu complot de Batz dont on attendait toujours la capture.
Transférée le 2 mai à la prison de Sainte-Pélagie (Paris), le 17 juin, elle fut englobée dans une fournée d'une cinquantaine de condamnés.
Pour faire bonne mesure, sa femme de chambre, Nicole Bouchard, dont le seul crime avait été de lui apporter à manger dans sa prison et d’avoir été le témoin des chantages à répétition exercés contre sa maîtresse, fut aussi menée à l’échafaud.
Vêtues de la chemise rouge des assassins des « pères du peuple », toutes deux furent guillotinées.
Nous étions le 29 prairial de l’an II et Marie, l'une des dernières victimes du jour, n'eut d'autre choix que d'attendre son tour...
Marie de Grandmaison fut inhumée dans une tombe commune du cimetière de Picpus.