Alors qu’il était à Lyon, à l’annonce de la mort de son frère Louis X le Hutin, le comte de Poitiers galopa vers Paris. A peine arrivé, après les funérailles de son aîné, le Parlement confirma sa régence en attendant la naissance de l’enfant que portait la veuve de son prédécesseur, Clémence de Hongrie. Ce fut un garçon, Jean Ier, qui vécut cinq jours. Son neveu mort ; sa nièce, Jeanne de Navarre, écartée grâce à la loi salique, Philippe se proclama roi et fut couronné à Reims le 9 janvier 1317, couronnement confirmé par les Etats-Généraux faisant ainsi taire les contestataires.
Son surnom de « le Long » provient tout simplement de sa grande taille.
Le second fils de Philippe le Bel rompit avec le gouvernement de son prédécesseur en poursuivant la réorganisation de la monarchie entreprise par son père. Rappelant les légistes de qualité encore vivants, faisant réhabiliter Enguerrand de Marigny, il confirma l’exclusion des ecclésiastiques des charges administratives, confisqua certaines prérogatives féodales (droit d’aubaine*, droit d’épave**, etc.), prit des ordonnances pour administrer les eaux et forêts, etc. Auteur de nombreuses ordonnances judicieuses, il ne parvint pas à réaliser un vœu qui lui tenait à cœur : établir l’unité des poids et mesures dans le royaume.
Droit d’aubaine : pendant le Moyen Âge et l'Ancien Régime, les étrangers vivant en France étaient soumis au droit d'aubaine : à leur mort, le souverain français héritait de leurs biens. Aboli à la Révolution, rétabli dans le Code Civil de 1803, il fut définitivement supprimé 1819.
Droit d’épave : par ce droit, le seigneur haut-justicier s'appropriait toutes les choses trouvées dont le propriétaire est inconnu avec parfois un partage entre le seigneur et celui qui avait trouvé l’épave.
Après avoir réglé la question de la Flandre par le traité de 1320, il put se consacrer à faire la police dans le royaume en développant les polices urbaines.
Cette même année, il dut faire face à une seconde révolte des Pastoureaux, la première datant de 1251.
Sous la conduite d'un prêtre interdit et d'un moine défroqué, qui prêchaient que Dieu avait choisi les pauvres bergers pour libérer la Terre sainte, une foule de paysans déclara partir pour la croisade.
Arrivés à Paris, après plusieurs exactions, ils se mirent en ordre de bataille pour se diriger vers le Midi. Personne ne les arrêta. Caractérisé par un fort antisémitisme, il faut imaginer cette bande de milliers de gueux armée menée par la folie et la misère voulant conquérir la Terre Sainte, pillant le pays pour se nourrir et massacrant les Juifs sur leur passage. Ils furent écrasés et dispersés par l’armée royale aux portes de Carcassonne.
Tenus responsables de tous les maux de l’époque les Juifs, mais aussi les lépreux. En 1321, cédant à la superstition qui voulait que les malheureux empoisonnent les puits, action soutenue par les Juifs, Philippe V décida de leur enfermement et de leur massacre dans l’espoir d’éradiquer la maladie. Ils alimentèrent de nombreux bûchers en compagnie des Juifs qui furent de nouveau chassés du royaume avec leurs biens confisqués.