Toute puissance, tout s'inclinait devant sa grâce. Princes et financiers n’avaient qu’une envie : figurer dans l’impressionnante brochette d’amants qu’elle affichait parmi lesquels, outre le comte de Perrégaux, Aumale, et autres noms prestigieux, on compta Victor Hugo. La correspondance échangée entre la comédienne et l’écrivain témoigne de la ferveur de l’un et de l’admiration de l’autre. Mais l’idylle se termina d’une façon imprévue pour Victor. Son génie dut céder la place à la jeunesse et la beauté…de son fils, Charles qui, par amour se transforma en poète. La flamme avait jailli au printemps et s’éteignit à l’automne. la belle se lassait vite.
Avec le temps, Alice se transforma en vieille dame très rangée. Ses amis avaient disparu, même son cher Théophile auprès duquel elle aurait souhaité finir ses jours.
Bienfaitrice, elle légua ses biens à la société des Artistes dramatiques afin qu’elle construise un orphelinat à Enghien pour les fils des artistes dramatiques et musiciens, fondation qui poursuivit longtemps sa généreuse carrière.
On lui reprocha avec ironie le tombeau qu’elle se fit élever par l’architecte Constant Moyaux, dernière vanité d’une femme qui avait été tant admirée. Mausolée qui, à dire vrai, justifie en partie cet article.
Affectant la forme d'un temple grec, avec un autel flanqué de deux stèles portant son nom et celui de sa mère, se dresse une gracieuse Vierge de marbre blanc, copie d’un bronze œuvre de son amant Gustave Doré. Sans les sévères colonnes de porphyre, cette tombe ressemblerait davantage à un petit temple de l’Amour…