Poupon, un bailli des plus gras avait failli l’étouffer en s’asseyant sur l’oreiller où elle reposait ; à dix-huit mois on la repêcha d’un étang ; elle se brûla en s’asseyant dans une cheminée et, à sept ans, le prieur qui la reçut chanoinesse lui enleva un bout de l’oreille en lui coupant une mèche de cheveux.
Mais aucun de ces incidents n’emporta prématurément la jolie peste que fut Mme de Genlis, ce qui, à postériori, dut beaucoup regretter la duchesse d’Orléans à qui elle vola le mari et la garde des enfants. Ils ne l’empêchèrent pas non plus d’être séduisante et intelligente.
RETOUR LOUIS-PHILIPPERETOUR LOUIS-PHILIPPE
GENLIS Félicité du Crest de Saint-Aubin, de(1746 – 31 décembre 1830)
Cimetière du Père-Lachaise, 24ème division (Paris)
Nièce par son mariage de Mme de Montesson, maîtresse du duc d’Orléans, père de Philippe Egalité, alors duc de Chartres (il fut duc d’Orléans à la mort de son père, en 1785), elle devint dame d’honneur de la duchesse de Chartres en 1772 et rapidement l’amante de son mari. Prenant en charge l’éducation des enfants de ce dernier, qui la préfèrent toujours à leur propre mère, elle s’occupa du futur Louis-Philippe sur lequel elle eut toujours une grande influence et qui lui voua toute sa vie une véritable adoration.
La Révolution entraînant l’affaiblissement de la branche aînée au pouvoir, Félicité, de concert avec le clan des Orléans, se frottait les mains. Un Orléans sur le trône ?
En 1791, la duchesse d’Orléans, qui avait de bonnes raisons de la haïr, l’obligea à l’accompagner en exil en Angleterre.
L’espoir de voir un Orléans sur le trône s’effondra rapidement face aux évènements : la chute des Girondins, puis l’exécution de Philippe Egalité l’anéantirent. Son époux, Charles de Genlis de Sillery, fut aussi guillotiné. Alors Félicité complota. Mêlée à la défection de Dumouriez, haïe des émigrés, en 1796, en publiant un Précis, elle essaya de justifier sa conduite, sa complicité avec Dumouriez et sa participation au complot orléaniste.
Rentrée en France sous le Consulat, appréciée de Bonaparte qui la pensionna, le retour des Bourbons au pouvoir lui rendit la vie plus difficile : elle ne vivait que grâce aux droits d’auteur qu’elle tirait de ses écrits.
Dès 1779, elle s’était lancée dans une œuvre littéraire extrêmement, excessivement serait plus juste, abondante : romans, nouvelles, ouvrages de pédagogie et ses copieux Mémoires, à la fin de son existence. De son œuvre, Stendhal disait : « Cette femme d’infiniment d’esprit n’en a pas assez dans ces livres qui sont glacés par l’hypocrisie des salons. »
Guidée par ses choix affectifs, ambitieuse, dotée d’une forte personnalité, il faut néanmoins lui rendre justice au moins sur un point. Remarquable pédagogue, on la considère souvent comme « l’inventeur » de l’éducation moderne. Malgré ses moyens limités, elle adopta de nombreux enfants de toutes les classes sociales et se chargea de leur éducation.
Elle eut l’immense bonheur de s’éteindre quelques mois après avoir vu Louis-Philippe devenir roi des Français.
Félicité de Genlis fut inhumée au cimetière Nord-Saint-Joseph, l’un des deux cimetières aujourd’hui dans l’enclos de la forteresse du Mont-Valérien dont la désaffection commença en 1837. Le 21 décembre 1842, ses restes furent transférés au cimetière du Père-Lachaise.
Son tombeau, autrefois surmonté d’une urne, est orné d'un médaillon en marbre de Sornet.
A l’opposé, son épitaphe indique une date de décès différente de celle donnée généralement (1er janvier 1831 au lieu du 31 décembre 1830). Je n’ai malheureusement pas retrouvé son acte de décès, son lieu étant réputé être Paris.
Son coeur fut déposé en l'église de Sillery (Marne).
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