Le dernier grand empereur carolingien.
Né du second lit de Louis Ier dont il était le préféré, cette faveur occasionna plusieurs années de troubles avec la fratrie du premier lit. A la mort de son père (840), il s’allia avec son demi-frère, Louis le Germanique, contre Lothaire Ier. Ce renforcement d’alliance fut prononcé lors des serments de Strasbourg (842) dits en langue romane et en langue tudesque afin d'être compris par les troupes de l'ouest comme de l'est de la Francie, marquant ainsi la rupture entre les deux peuples. La paix revenue, le traité de Verdun (843) répartit l’empire en trois, Charles devenant roi de la Francie occidentale à l’origine du royaume de France.
Cultivé, sportif et courageux, malgré ses nombreux appuis, il lui fallait aussi compter avec les grands, souvent versatiles et qui ne songeaient qu’à leurs intérêts. C’est ainsi qu’il se trouva piéger dans un régime féodal instauré par Charlemagne qui aliénait des terres et ses droits à l’aristocratie de même que, les fonctions publiques étant héréditaires, des dynasties de ducs et de comtes s’érigèrent affaiblissant le pouvoir royal. Charles tenta bien d’enrayer cette décadence du pouvoir en interdisant les charges héréditaires, la construction de châteaux-forts érigés sous prétexte de résister aux invasions, en légiférant sur les relations entre seigneur et vassal. Peine perdue, chacun continua à agir à sa guise.
Quant à l’aristocratie ecclésiastique, elle ne songeait qu’à récupérer la totalité des biens dont elle avait été spoliée auparavant et que Charles distribuaient à des laïcs.
Dans le même temps, les invasions des Normands continuaient de plus belle, les Bretons, qui n’avaient jamais accepté la domination carolingienne, se rebellaient et Charles cherchaient des ralliements qui résistaient. Bref, le roi luttait sur tous les fronts. Il avait beau être intelligent, habile et bon guerrier, les calamités se succédaient : famines, épidémies de peste, et encore les Normands dont il tenta de se débarrasser en les dédommageant grâce à de lourdes taxes imposées à ses sujets, lesquels, las d’être les victimes des razzias vikings, se réfugiaient dans les châteaux forts que les seigneurs faisaient construire en hauteur malgré l’interdiction royale !
Et ses fils qui ne le ménageaient pas !
Malgré tous ces problèmes, Charles, lorgnait toujours sur la Lotharingie où régnait son neveu, Lothaire II. Après la mort de ce dernier, Charles en fut couronné roi (869) mais dut céder une partie du territoire à Louis le Germanique lors du traité de Meerssen 870. Comme elle le fit mille ans plus tard, la Lorraine divisait déjà la France et l’Allemagne ! Le traité accorda aussi la partie nord du royaume de Provence.
En 875, à la mort de Louis le Germanique il hérita du trône impérial, ainsi que des royaumes d'Italie et de Provence. Le 25 décembre 875 à Rome, il était couronné empereur à Rome.