Fils puîné de Clovis II, roi d’Austrasie alors qu’il n’était qu’un enfant, sa mère exerça la régence comme elle le fit pour son frère aîné Clotaire III dont il hérita la Neustrie. Au retrait de Bathilde à Chelles, il régna sous l’autorité du maire du palais Wulfuad. Malgré un caractère généreux, son tempérament emporté l’inscrivit dans la tradition mérovingienne de débauche et de cruauté.
Il est dit qu’un jour, Childéric fit flageller en public un noble Franc, Bodillon. Mauvaise idée ! Humilié, Bodillon décida de se venger. Il organisa un traquenard dans la forêt de Lognes près de Chelles et assassina le roi, sa femme Blitilde (Bilichilde) (v. 654-675) et Dagobert, leur fils aîné. Le plus jeune de ses fils, tout du moins regardé souvent comme tel sans preuve de filiation, rescapé du massacre, régna par la suite sous le nom de Chilpéric II.
Il avait fait enfermer son frère cadet, Thierry III, qu’on avait voulu hisser sur le trône à sa place et qui lui succéda. L’évêque de Rouen, le futur saint Ouen, fit inhumer les trois dépouilles en l’église abbatiale Saint-Vincent, (Saint-Germain-des-Prés).
Probablement au 12ème ou au 13ème siècle, des tombeaux avec gisants furent érigés dans le choeur de l'église.
En 1645, des travaux du pavement de l’église permirent la mise à jour des tombes royales qui étaient intactes.
En 1656, une seconde ouverture des sarcophages fit constater que certains d’entre eux avaient été violés et pillés dont celui de Childéric dont le riche mobilier funéraire avait disparu. Il ne restait
« feulement un grand bâton de coudre & une canne fort longue tous deux de la longueur du tombeau une épée rompue par la poignée & mangée de rouille la boucle du baudrier composée de trois pièces de fin or quelques petites plaques d argent fort minces d'une figure quarrée ou était gravé un serpent amphifbene c est à dire qui a deux têtes & qui mord par la tête & par la queue ces plaques avoient à chaque angle ou coin un petit clou pour les attacher à la ceinture ou baudrier On trouva encore morceaux de liège & de cuir dont les bottes étaient composées & un grand vase de gros verre cassé par le bas du col où restaient quelques parfums ».
Le tombeau de la reine Blitilde et du jeune Dagobert avaient aussi été ouverts et fouillés en 1645. En 1656, la reine portait encore ses habits royaux mais il ne restait plus qu'un bâton de coudre rompu et un coussin d'herbes odoriférantes sous sa tête. Cette fois-ci, les ossements qui ne l'étaient pas encore tombèrent en poussière dès qu’on les toucha. Sur son sarcophage était posé celui Dagobert.
Qui avaient osé dévaliser les sarcophages ? Il semble bien que se furent tout simplement des religieux qui dérobèrent entre 1645 et 1656 les précieux objets dont le reliquat de la vente aurait servi, en 1664, à la construction des orgues de l’abbatiale.
En 1658, on refit une tombe plate avec une une effigie gravée qui fut détruite à la Révolution.