Roi de Neustrie, son frère, Childéric II le fit enfermer l’abbaye de Saint-Denis après que le maire du palais de Thierry ait voulu le hisser sur le trône. Néanmoins, il succéda à Childéric après son assassinat. Mais, Ebroïn, ancien maire destitué du palais de Neustrie, se voyant depuis longtemps régnant sur un royaume unifié, finit par regagner la faveur de Thierry après une lutte acharnée. Investi des pleins pouvoirs, le roi n’était que le jouet de son ambition qui vit sa fin lors de son assassinat (680) par un autre ambitieux, Pépin II de Herstal, maire du palais d’Austrasie. Après une vaine tentative de la Neustrie pour reprendre son indépendance, Pépin de Herstal priva Thierry totalement de tout pouvoir de décision et l'obligea à le suivre en Austrasie.
Enfermé dans une résidence royale à Maumaques dans l’Oise, selon les Annales de Metz, le fantomatique souverain n’était sorti que pour se rendre aux assemblées publiques pas même dignement sur un cheval mais dans chariot tiré par des bœufs, selon les chroniques.
A sa mort, il fut inhumé à droite du chœur, à proximité du maître-autel, de la grande église de la basilique bénédictine Saint-Vaast qu’il avait doté de façon importante.
Sans doute pas dépourvu de qualités, mais tour à tour jouet du caprice et de l’ambition des grands de son royaume et de son frère, il ne rentra dans ses droits que pour devenir celui de pépin de Herstal.
Après avoir assuré la régence du règne de leur fils, Clovis IV, son épouse, Clotilde/Doda
(v.650 – v. 692/694), le rejoignit dans la tombe sur laquelle un magnifique mausolée fut édifié au 13ème siècle et conservé jusqu’au milieu du 18ème siècle. A cette époque, on entreprit un vaste chantier de reconstruction qui, pour diverses raisons, devait durer jusqu’au début du 19ème siècle.
En 1747, avec d’autres, le tombeau fut descendu dans les caves et fait partie de ceux qui ne furent jamais retrouvés. Quant aux cendres royales, gageons qu’il n’en restait guère grand chose si toutefois elles n’avaient pas déjà disparu lors des drames que connut l’édifice, notamment l’incendie de 783 qui le ravagea.
Plusieurs fois reconstruite et restaurée, dont la dernière fois à l’identique de 1920 à 1934, l’abbaye, qui aujourd'hui abrite le musée des Beaux-Arts d'Arras et la médiathèque, est considérée comme le plus grand ensemble conventuel du 18ème siècle.