Il en fut extrait par le futur Pépin le Bref et son frère Carloman qui, par ce geste, voulaient satisfaire les favorables à la légitimité de la dynastie mérovingienne pourtant exsangue. Roi fantoche, image vivante de ce qu’on imagine être un « roi fainéant », dès que Pépin eut accéder aux pleins pouvoirs, il le fit tonsurer et reléguer de nouveau dans le monastère qu’il n’aurait jamais dû quitter. Il y décéda entouré de tous les égards dus à son rang et sans qu’on sache s’il méritait réellement ses sobriquets ou s’ils n’étaient que le résultat de la propagande carolingienne.
Depuis des décennies, comme une longue agonie, les Mérovingiens vivaient leurs derniers soubresauts. Leur dynastie venait de mourir avec son ultime représentant royal pour laisser la place aux Carolingiens. Childéric III eut donc ce triste privilège. Mais n’en avait-il pas conscience lorsqu’il inscrivait dans ses actes « Childéric, roi des Francs, à l’éminent Carloman maire du palais, qui nous a établi sur le trône… » ?
Détruite en grande partie sous la Révolution, quelques beaux vestiges subsistent de cette splendide abbaye où furent également inhumés saint Omer et de nombreux comtes de Flandre.
En 1830, la commune demanda la destruction de l'édifice. En juin 1831, alors qu’on travaillait au déblai de l’abbaye que l’on démontait, des ouvriers découvrirent un caveau sur les murs duquel étaient sculptés une couronne et trois fleurs de lys. Ce caveau contenait un tombeau avec un squelette, dont la tête reposait contre la couronne, des lambeaux de vêtements et un calice de métal. On pensa alors qu’il s’agissait du tombeau de Childéric. Une évidente erreur d’interprétation.
Par la suite, d’autres sépultures, principalement d’abbés, furent découvertes à l’occasion de fouilles initiées par la Société des Antiquaires de la Marignie, mais aucune trace de la tombe de Childéric III ne fut trouvée.