Source principale :
Calamity Jane - Her Life and Her Legend - Doris Faber. Un excellent petit ouvrage, très illustré, que j'ai acheté à Deawood.
Pour les amateurs: au moment de la rédaction de cet article (juin 2010), on pouvait se le procurer sur Amazon.
Qu’est-ce qui n’a pas été dit et écrit sur elle ? Du faux et aussi beaucoup de vrai.
Le franchement douteux et le vrai faux :
Eclaireur pour le général Custer ? La Jeanne Hachette de l’Ouest s’élevant contre les bandits de Deadwood ? Cavalière émérite pour le Pony Express ? Non, tout du moins certainement pas comme elle l’a raconté. En tant que grande figure de l’Ouest, bien des recherches ont été faites et rien n’est jamais venu étayer ces dires là. Qu’elle ait participé à certains événements notoires avec des fonctions bien plus modestes qu’elle ne le relatât est possible, mais Calamity jugeait que sa vie, pourtant déjà fascinante, avait besoin de retouches.
Le vrai :
A la mort de ses parents, elle avait bien essayé les travaux ménagers, mais très vite elle avait raccroché ses torchons pour une vie d’aventures avec les soldats chargés de la protection de la fameuse ligne de chemin de fer de la Pacific Union alors en construction. Elle conduisit les bœufs attelés aux chariots d’approvisionnements, travail exigeant de grandes qualités physiques auxquelles devait s’accrocher une résistance morale à toute épreuve. C’est de cette époque que date son inclination pour le whisky.
Pas bien jolie, habillée en homme, buvant, se bagarrant, jurant et maniant plus facilement les armes que les aiguilles à tricoter, Calamity n’avait vraiment rien d’un sex-symbol, ce qui ne l’empêcha pas de clamer qu’elle avait convolé une douzaine de fois ! En fait, au gré de ses rencontres, elle partagea simplement un moment avec des soldats, des ranchers ou des mineurs.
Tout ou presque de sa vie amoureuse a disparu sauf, bien sûr, son amour pour Wild Bill Hickok. Quand elle le rencontra, il était déjà une légende vivante. Elle était impressionnée. Enfin un mâle digne d’elle ! Si Wild Bill lui semblait avoir tout du prince charmant, les appâts de Jane n’étaient pas ceux d’une princesse des frères Grimm . Qu’importe ! Elle déclara qu’ils s’aimaient, qu’ils s’étaient mariés et si cela ne se savait pas c’est simplement parce que Bill voulait garder leur union secrète ! Dans l’esprit de Jane, le fait qu’il était déjà marié et qu’il l’ignorait totalement était manifestement accessoire.
Cette idylle, née de l’imagination de Calamity, ne trouva pas sa fin avec la mort de son grand amour. Vingt-sept ans plus tard, elle demanda à reposer près de lui, requête qui lui fut accordée. Si Wild Bill croyait en la paix éternelle, il est à parier qu’il déchanta.
CALAMITY JANE Martha Jane Canary Burke, dite (1852 - 1er août 1903)
Cimetière Mount Moriah de Deadwood, Sud Dakota (USA)
Ça, c’est la Jane éternelle. Mais avant que sa vie dissolue ne se charge de la vieillir prématurément, Jane fut jeune et plutôt jolie et sut encore parfois se montrer féminine.
En dehors de Calamity, seules trois autres femmes ont laissé le souvenir de rôles majeurs dans la saga de l’Ouest : Belle Starr, Annie Oakley et Poker Alice.
Mais commençons par la plus célèbre de ces drôles de dames dont l’invraisemblable comportement pour l’époque aida à sa légende et laissa entrevoir une notion bien singulière du féminisme. Quand, ayant quelques dollars en poche, elle rentrait dans le premier saloon venu en beuglant : « Je suis Calamity Jane, c’est ma tournée », l’assistance revenue de sa surprise ne pouvait qu’en parler et en parler encore comme de son rire poussant l’auditoire aux abris. Jane était susceptible, mieux ne valait pas trop la titiller.
Tout aussi vrai était son courage comme infirmière lors d’une épidémie de variole dans le Dakota en 1870.
Hélas, était également vrai, son penchant pour l’alcool qui avec le temps s’accentua. Quelques amis lui trouvèrent bien, qui un travail, qui une idée lucrative à exploiter. Peine perdue. Alcool et prostitution furent les compagnons de sa fin de vie ce qui n’entacha pas son courage et le brave cœur qu’elle était. Elle mourut à Terry dans le Sud Dakota.
Dans les années 1930 les journaux s’emparèrent de son histoire. Hollywood puis la télévision en firent de même. Martha Jane Canary Burke, dite Calamity Jane n’avait jamais été aussi vivante.
Malgré les pires malveillances des commères de la paroisse, Calamity Jane bénéficia de belles funérailles agrémentées d’un sermon rappelant sa bravoure et sa générosité.
C’est ainsi, entourée d’une ville en deuil, son cercueil couvert de fleurs, que la grande légende fut inhumée dans le cimetière de Deawood.
Tombe de Calamity au-dessus de celle de Wild Bill © MCP
Depuis le cliché ci-dessus, sa sépulture s’orne de nouveaux éléments https://www.travelsouthdakota.com/
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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(ancien cimetière révolutionnaire)
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