Mais ce ne sont pas ces prestations artistiques qui rendirent familiers sa voix à la Radiodiffusion française, à partir de 1945, puis son visage Radiodiffusion-télévision française à partir de 1957. Car, à sa façon, il fut bien un artiste.
Après avoir été rédacteur au journal Comoedia (1931-1938), et journaliste dans divers journaux et revues, Frédéric Pottecher fut avant tout le plus célèbre des chroniqueurs judicaires qui couvrit toutes les grandes affaires de la seconde moitié du siècle.
Le procès de Philippe Pétain fut l’occasion de son premier grand reportage judiciaire que tant d’autres suivirent : l’enquête sur l’assassinat du président John Kennedy, l’affaire Dominici, le procès d'Adolf Eichmann, celui de Christian Ranucci, l’affaire Patrick Henry, l’affaire Villemin, etc.
Animateur, de 1969 à 1978, des chroniques judiciaires d’Europe n°1, ce farouche opposant à la peine de mort sut défendre son point de vue avec force et avec éloquence, n’hésitant pas à se servir de son expérience de comédien pour donner une voix aux protagonistes des affaires qu’il relatait. De sa carrière exceptionnelle, il ne revendiqua qu'une seule chose: son combat, au côté de Robert Badinter pour l’abolition de la peine de mort.
Président, puis président d'honneur (1966) de l'Association de la presse judiciaire, il fut également président du Syndicat national des journalistes judiciaires.
A partir de 1963, on lui doit aussi la réalisation pour la télévision d’une série d’émissions sur les prisons, l'alcoolisme, les hôpitaux, etc.
Retraité de l’ORTF en 1973, le « comédien du palais », féru d’histoire et de théâtre, continua à suivre tous les procès et à écrire plusieurs ouvrages sur la justice en général ou sur affaires ou procès bien spécifiques.
Enfant du pays, Frédéric Pottecher fut inhumé dans la grande tombe familiale du cimetière de Bussang.