La victoire de Marengo (14 juin 1800) lui rendit la liberté. Nommé commandant militaire du Piémont, alors en pleine rébellion, il parvint à mater l'insurrection dite des Barbets et à à discipliner ces hordes turbulentes qu’il utilisa pour le service. Il reçut ensuite le commandement de la partie sud du royaume de Naples.
Fait maréchal en 1804 et colonel de la garde impériale, la bataille d’Austerlitz allait lui conférer tous les lauriers en menant l’attaque décisive sur le centre allié, et en s'emparant du plateau de Pratzen apportant la victoire aux Français.
Présent à Eylau, -où son attaque énergique, sur le centre de l'armée ennemie, contribua grandement à la victoire-, Iéna et Heilsberg, créé duc de Dalmatie (1808), il fut envoyé en Espagne pour y commander le 2e corps de la Grande Armée. Après une série de victoires, il quitta l’Espagne sur une défaite et sur ordre de Joseph Bonaparte. L’Espagne ne risquait pas de regretter cet homme froid, impitoyable et ambitieux qui y avait confirmé sa réputation de cupidité effrénée laquelle l’amena à piller sans vergogne pour son propre compte. Séville, notamment, conserva un souvenir ému de la présence française….
Mais cet excellent militaire au génie tactique incontestable, qui préférait l'organisation opérationnelle des effectifs aux actes héroïques, réussit à ramener en France les débris de l’armée d’Espagne puis à retarder l’avance des Anglo-espagnols malgré une dernière défaite à Toulouse (avril 1814).
A l’annonce de l’abdication de Napoléon Ier, il se rallia de suite aux Bourbons dont le gouvernement de la première Restauration le nomma gouverneur de la 13e division militaire, puis ministre de la guerre, poste qu’il occupait quand l’Empereur débarqua de l'île d'Elbe. Après l’avoir traité d’usurpateur auprès de ses troupes, il lui fit de nouveau allégeance. Présent à Waterloo, le rôle qu’il y tint continue à soulever bien des débats.
Banni sous la Seconde Restauration, contraint à l’exil, Louis XVIII le rappela, le réintégra dans la dignité de maréchal (1820), avant que Charles X ne l’élevât à la Pairie (1827).
A l’arrivée au pouvoir de Louis-Philippe, l’ambitieux se rallia avec succès à ce dernier : Ministre de la Guerre (1830-1834), tout en assurant t la présidence du Conseil des ministres (1832-1834), ministres des Affaires étrangères (1839-1840), président du Conseil et ministre de la Guerre (1840-1845), et enfin président du Conseil et ministre sans portefeuille (1845-1847). Unique dans l’histoire militaire française, Louis-Philippe l’honora du titre, révisé pour lui, de maréchal général de France. C’était en septembre 1847. Cinq mois plus tard, avec un art consommé du retournement de veste, la révolution de février 1848 le voyait se déclarer républicain…
Retiré dans son château de Soultberg près de Saint-Amans-la-Bastide, sa ville natale qui, en son honneur, se renomma Saint-Amans-Soult de suite après sa mort.
Soult trépassa une semaine avant le coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte ce qui le priva de l'assurer son indéfectible soutien…Espérons que son ambition et son opportunisme n'en étaient pas moins rassasiés.
A cause des troubles, ses funérailles se déroulèrent le 6 décembre dans une semi-intimité. Le 12 janvier 1852, devant un catafalque vide, le nouveau gouvernement fit célébrer une cérémonie militaire et religieuse à Saint-Louis-des-Invalides.
Dans le respect de ses volontés, il fut inhumé dans une chapelle adossée à l’église Notre-Dame-de-l’Assomption de Saint-Amans. Tout autour de son tombeau, sont gravées les batailles et campagnes auxquelles il participa. Son nom est inscrit sur l’arc de Triomphe.