En 1772, laissant le Tambour royal à son fils aîné, il acheta le Cabaret de la Grande Pinte, qu’il rebaptisa Cabaret des Porcherons, du nom du quartier. Depuis la Régence, toutes sortes de populations fréquentaient l’établissement. Cette fois, notre cabaretier vit grand : pas moins de six-cents personnes pouvaient tenir dans la salle. Ramponneau y appliqua la même politique de prix bas. Le vin coulait à flot et bientôt, pour ses plus fidèles clients, l'habitude se prit de passer la nuit entière en beuverie. Le grand seigneur y côtoyait l’aigrefin, et les grandes dames, déguisées en soubrettes, venaient s’encanailler auprès des maraîchers, rouliers, ouvriers et militaires de tous poils.
Et puis, l’idée lui vint de se faire acteur. Son galop d’essai se révélant un véritable fiasco, il retourna à ses tonneaux.
Malheureusement, en 1786, le quartier des Porcherons fut enfermé dans Paris, et le vin, dorénavant soumis aux droits d’entrée, devint plus cher. La plupart des clients, par souci d’économie, allèrent boire aux Batignolles. Pendant quelques années encore, Ramponneau s’obstina à garder sa guinguette, de moins en moins achalandée. Enfin il prit le parti de se retirer, de vivre de ses rentes, et de jouir d’un repos bien gagné dont il ne profita pas longtemps. Atteint de troubles psychiatriques, le roi de « la pinte pas chère » fut interné dans la maison de santé Belhomme où il mourut. Toutefois, dans l’ancien quartier de la Courtille la rue Ramponneau conserve encore le souvenir du bonhomme.
Mais où fut-il inhumé ? Par chance, son acte de décès complet a été reconstitué. Il indique qu’il demeurait 70 rue de Charonne, soit dans la même rue que la pension Belhomme : deux adresses qui, dans la logique du découpage administratif des cimetières en 1802, convergent vers un même cimetière : celui de Sainte-Marguerite peu avant sa fermeture. Hypothèse non prouvée mais tout à fait recevable, voire probable.