Auteur de cet immense succès, Serge Gainsbourg, avec lequel elle collabora, lui signa aussi la très polémique Les Sucettes dont France, furieuse, jura toujours par la suite ne pas avoir compris le sens sulfureux des paroles.
Après une période de flottement, sa rencontre avec Michel Berger permit à sa carrière de prendre un nouveau souffle. La Déclaration d'amour (1974) fut le premier succès d'une longue liste : Comment lui dire ; Ça balance pas mal à Paris ; Si, maman si ; Il jouait du piano debout ; Résiste ; Diego libre dans sa tête ; Cézanne peint ; Babacar ; Ella, elle l'a ; etc. Ayant repris goût à la scène, l'opéra-rock Starmania (1979) consacra le triomphe du couple, le même qu’il recevait lors de leurs tournées et spectacles qui s’enchaînaient. Portée par la création musicale de son mari, France avait renoué avec la tête d’affiche des hits.
Associée aux grandes actions humanitaires des années 80, elle se joignit aux Chanteurs sans frontières, pour offrir un SOS Éthiopie (1985) au profit de ce pays.
Et puis tout s’assombrit : vision opposée de leur carrière commune (elle souhaitait prendre du recul), querelles et divorce envisagé auquel la mort soudaine de Michel Berger mit un terme comme à celui d’un projet de concerts, diagnostic d’un cancer du sein l’année suivante, puis elle eut encore la douleur de perdre sa fille Pauline (1978-1997) morte de la mucoviscidose.
Bien que participant à des spectacles des Enfoirés et continuant à se produire un peu, elle mit définitivement fin à sa carrière en 1997, ne faisant que de très rares apparitions dans les médias ou sur scène malgré de nombreuses sollicitations.
Elle consacra une partie de ses dernières années à travailler à « l’écriture d’un spectacle musical autour de la musique de Michel » que réclamait le public, « Résiste », qui reçut le prix de la meilleure comédie musicale lors des Globes de cristal, (janvier 2017).
Comme elle l’avait toujours fait fort discrètement, elle continua néanmoins à s’occuper de son association des Amis de N’gor (Sénégal) qui vient en aide aux plus démunis. N’gor, une petite île où elle aimait venir se ressourcer secrètement depuis des années.
Discrète, elle le fut aussi sur sa maladie que cela soit en 1993 ou lors de sa récidive en 2015 qui lui fut fatale.
Nonobstant une exposition de son cercueil au public pendant deux jours au funérarium du Mont Valérien, ses obsèques, sans office religieux, furent presque confidentielles. Selon le souhait de la famille, France Gall fut inhumée en présence d’un cercle amical et familial restreint. Par la présence de Michel Berger dans la tombe-chapelle, où elle repose aussi auprès de sa fille, était déjà très visitée. Dorénavant, le public vient y rendre un double hommage.