Pourtant, pendant plusieurs années, seuls quelques titres extraits de ses albums connurent un certain succès avant de s’inscrire au répertoire des grands classiques.
Il lui fallut attendre 1978, avec la sortie du double –album de Starmania , écrit avec Luc Plamandon, pour qu’enfin la reconnaissance de son grand talent soit au-rendez-vous. Devenu culte, ce fabuleux opéra-rock, créé au Palais des congrès de Paris en 1979, continue à bercer des générations entières.
En revanche, son second spectacle musical, La Légende de Jimmy (1990), connut un succès plus mitigé.
En 1980, trois grands succès publics, La Groupie du pianiste, Quelques mots d'amour et Celui qui chante confirmèrent son statut d’auteur compositeur à part. Des tubes pour lui, mais aussi, par exemple, pour Johnny Hallyday pour lequel il écrivit l'album Rock 'n' Roll Attitude (1985), comprenant Quelque chose de Tennessee, et réalisa le live Johnny à Bercy.
Parmi ses nombreuses compositions, on lui doit également plusieurs musiques de films, tels Mektoub d'Ali Ghalem (1970), Sérieux comme le plaisir de Robert Benayoun (1975), Tout feu, tout flamme (1982) de Jean-Paul Rappeneau et Rive droite, rive gauche (1984), de Philippe Labro ou encore de films publicitaires, dont celle d'Orangina.
En 1986, il prit la décision de n’écrire que pour France Gall et ne revint en tant que chanteur qu’en 1990, avec l'album Ça ne tient pas debout, dont Le Paradis blanc, qui fut son dernier succès en solo.
Artiste devenu une vraie référence de la chanson française, mais aussi artiste engagé dans les causes humanitaires, Michel Berger, sujet aux problèmes cardiaques, disparut brutalement d’un infarctus consécutif à une partie de tennis dans sa propriété de Ramatuelle.
Transféré à l’hôpital de Saint-Tropez, puis à Paris, il y fut inhumé le 6 août au cimetière de Montmartre entouré seulement, comme il l’avait souhaité, de sa famille et d’une poignée d’amis fidèles. Dehors plus d’un millier de personnes attendaient pour lui rendre un dernier hommage.
« Une carrière majuscule » venait de s’achever « sans préavis » laissant inachevé un univers reflétant toute une époque.
Cinq ans plus tard, sa fille, Pauline (1978-1997), frappée par la mucoviscidose, le rejoignait dans la même tombe. Depuis le mois de janvier 2018, France Gall repose auprès d'eux.
Non loin de lui, reposent ce père qui saccagea son enfance et, dans une autre tombe, sa mère et son frère Bernard.
En 2012, à l’occasion des vingt ans de sa disparition, une « chapelle » en verre vint remplacer la pelouse artificielle qui, selon l’avis de beaucoup, donnait un aspect mal entretenu à la tombe.Cette structure moderne, permettant des jeux subtils de lumière, ne semble pas davantage trouver un consensus auprès des fans, décidemment bien difficiles…