En 1546, nommé surintendant des Bâtiments par François Ier, ce dernier le choisit pour conduire la modernisation du Louvre dont il voulait faire sa résidence principale à Paris. Confirmé dans cette fonction par Henri II, François II et Charles IX, il fut l’architecte du premier chantier du royaume jusqu’à sa mort. Il faut croire à l’excellence de son projet, en réalité un vaste plan d’ensemble, puisqu’il fut poursuivi jusqu’à son achèvement. Ainsi ses successeurs, tels Baptiste Androuet du Cerceau, ou le Bernin des décennies plus tard, durent-ils respecter le plan initial de l’aile Pierre Lescot.
S’inscrivant dans le mouvement littéraire de la Pléiade, le Louvre de Lescot est un parfait exemple de ce style conjuguant la tradition et l’atticisme français par la médiation de l’art augustéen. D’un maniérisme retenu, son architecture fonda les bases du classicisme français, ou « architecture à la française », qui concilia les innovations de l’architecture de la renaissance italienne (symétrie, régularité, emploi du vocabulaire antique : colonnes, pilastres, frontons, pots à feu…) et le goût français (toits en ardoise, façade avec trois avant-corps, grandes fenêtres à petits carreaux, étage d’attique…). Cette architecture connut son apogée aux 17ème et 18ème siècles.
Sans rentrer dans les détails, jetons un regard sur au moins deux réalisations magistrales :
- la façade qu’il conçut, bien plus décorative que monumentale, présente un ordonnancement savant , au décor raffiné. Bien que ne représentant qu’un petit quart de la cour Carrée, et un peu écrasé par les bâtiments voisins, cette réalisation qui a traversé le temps, demeure un véritable bijou d’architecture.